Sur Twitter, ces blogueuses partagent les mails les plus WTF qu’elles ont reçus

Sur Twitter, ces blogueuses partagent les mails les plus WTF qu’elles ont reçus

Twitter. Le domaine du marketing d’influence est tout jeune. Certaines entreprises n’ont pas encore d’équipe dédiée pour entrer en contact avec des créateurs de contenu. Certaines agences RP les assimilent à des journalistes alors qu’ils ne demandent pas cette même relation. Encore en 2019, il n’est pas rare de tomber sur un tweet d’un blogueur, YouTubeur ou Instagrameur se plaignant d’avoir reçu une demande de partenariat qui  n’a rien à voir avec son profil. Comment faire pour que les professionnels évoluent?

Au début de l’année, la blogueuse Florence alias « Bulles de Flo » depuis 9 ans, a décidé de ne plus se taire. Elle a créé un « moment » sur Twitter pour y répertorier tout ces tweets qui dénoncent certaines incompétences, mettent en avant des mails reçus et des conversations qui n’ont aucun sens. Pourquoi avoir répertorié tout ces tweets en un seul et même endroit? Comment faire évoluer leurs relations avec des marques et des agences RP à la traîne? Florence a répondu à quelques questions de Les Gens d’Internet.

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Pourquoi avez-vous décidé de partager toutes vos mésaventures avec des marques et/ou des agences sur Twitter?

Étant à la fois chargée des relations influenceurs selon les besoins clients et blogueuse, j’ai une vue d’ensemble sur les pratiques des agences et marques en termes de marketing d’influence, donc je vois assez bien comment se passent les coulisses d’une opération. Il m’arrive de recevoir des propositions soit complètement à côté de la plaque, soit mal conçues. Twitter étant mon réseau social de prédilection, c’est naturellement que j’ai décidé de partager ces perles avec ma communauté, composée en grande partie d’influenceurs (blogueurs et/ou instagrammeurs). Et le retour est à chaque fois drôle et franchement pathétique dans certains cas.

Publier au grand jour ces mails est-il nécessaire selon vous?

Oui c’est nécessaire. Nous sommes en 2019 et il arrive encore – et malheureusement – très souvent que les influenceurs se fassent ghoster, reçoivent des propositions lunaires, sans parler du suivi parfois inexistant. Il faut absolument que les agences RP et les marques se dotent de profils ayant une réelle compétence dans la relations influenceurs. On ne contacte pas un influenceur comme un journaliste et il y a un minimum de savoir-faire à avoir en termes de ciblage, d’organisation et de suivi des opérations. Honnêtement, si une agence ou une marque se remet en questions suite à mes tweets, ce serait une victoire, mais je pense pas avoir (encore) autant d’impact ! Et sinon, je relaie nos mésaventures avec les agences/marques, mais jamais je n’affiche les contacts en question au grand jour. Les influenceurs savent en général de qui on parle, mais il n’est pas question d’aller plus loin.

Voyez-vous une différence entre les mails que vous recevez aujourd’hui et ceux d’il y a quelques années?

Il y a une différence, heureusement, pour certaines agences et marques, mais c’est loin d’être parfait ! Mon « Moments » Twitter est né parce qu’il me paraît inconcevable qu’il soit encore possible de recevoir des propositions de partenariat en Cci, impersonnelles au possible, au ciblage plus que douteux, etc. Ne parlons pas de la rémunération des influenceurs, sujet tabou. Et parmi ces fails, il y a des personnes compétentes qui suivent la relation établie, qui savent de quoi elles parlent et à qui. Là, nous prenons plaisir à créer du contenu et à échanger. La prise de conscience est en route, mais le chemin est encore long.

Quelles seraient, selon vous, les solutions pour éviter de recevoir ces genres de demandes?

Trois choses sont indispensables pour une relations saine entre influenceurs et marques/agences : le budget (on s’assure qu’il y a du budget avant de contacter un influenceur qui va demander à être rémunéré), le ciblage (on ne contacte pas n’importe qui sur n’importe quel sujet), la confiance (pour une relation suivie et transparente). Quoi de plus pénible que de recevoir une proposition, de répondre positivement et d’avoir comme retour « Très bien, je vais valider votre profil avec mon client / Combien avez-vous de lecteurs (?!) / Désolée, nous n’avons pas le budget » ?

Si ces trois fondamentaux étaient respectés, cela éviterait déjà bien des situations pénibles.

Quels conseils donneriez-vous aux blogueurs pour répondre à ces mails?

Il ne faut plus se taire et se laisser faire, c’est évident. Les marques et agences doivent prendre conscience que les influenceurs, qui sont des humains avec un prénom, produisent du contenu, et que pour certains, il s’agit d’un métier à temps plein qui exige du temps et de la créativité. Pour ma part, j’essaie de répondre poliment, mais fermement, en m’étonnant de tel ou tel retour. Une belle pointe d’humour est, selon moi, un allié indispensable, sauf quand le contact nous prend réellement pour une bonne poire. Dans ce cas, fini de jouer.

D’une manière générale, il ne faut surtout pas hésiter à envoyer sa grille de tarifs si elle existe et à faire comprendre au contact que les factures ne se paient pas encore en visibilité ou en crèmes de jour. Il a bien un salaire à la fin du mois, non ? Tout travail mérite salaire.

Comment voyez-vous l’évolution des relations entre les créateurs de contenu et les marques/agences RP?

Je ne suis pas pessimiste, au contraire. Bien entendu, je vais avoir encore de quoi alimenter mon fil Twitter, mais nous sommes sur le bon chemin. L’influenceur dans sa globalité est de plus en plus perçu comme un créateur de contenus et non plus comme un simple porte-manteau sur les réseaux sociaux. J’aimerais, toutefois, que les agences qui ont pignon sur rue ou certaines marques cessent de ne compter que sur les chiffres, les chiffres et encore les chiffres. Un compte Instagram peut avoir 100K de followers, mais combien de faux followers ? Sa communauté peut être énorme, mais quel est le vraiment retour sur investissement à la fin de l’opération ?

Quand certaines marques et agences comprendront que la qualité vaut mieux que la quantité (attention, je ne dis pas qu’avoir une grande communauté est systématiquement synonyme de fakes), nous aurons fait un grand pas. Et dans le même temps, il faut impérativement qu’elles se forment aux relations influenceurs ou qu’elles recrutent des profils ad-hoc. C’est incontournable.

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