« L’époque où l’on se faisait de l’argent sur le dos des influenceurs est terminée », assure Manuel Diaz d’Emakina/Influx

« L’époque où l’on se faisait de l’argent sur le dos des influenceurs est terminée », assure Manuel Diaz d’Emakina/Influx

Influence marketing. En ce mois de juin, dans le secteur du marketing d’influence, il y a ceux qui militent pour que les créateurs de contenu sensibilisent aux enjeux climatiques. D’un autre côté, il y a ces experts de l’influence qui veulent avant tout que les personnalités du Web cessent d’être prises pour des panneaux publicitaires. C’est dans cette seconde catégorie que se classe Emakina/Influx. L’agence française de marketing d’influence du groupe Emakina s’est lancée il y a quatre ans. Elle compte parmi les influenceurs qu’elle accompagne, des créateurs de contenu comme Léo Duff, Romain Lanéry, Alexandre Calvez ou encore Hardisk.

L’équipe d’Emakina/Influx à son lancement, s’est rendue compte d’une chose: les marques et les influenceurs ne travaillent pas véritablement ensemble. Depuis toujours, l’équipe a toujours mis un point d’honneur à ce que les talents en interne puissent avant tout évoluer sereinement sur les réseaux sociaux avec leurs partenaires. « Il y a beaucoup d’intervenants dans cette chaîne, et on ne s’y retrouve pas. Les marques ont l’impression de ne pas vraiment interagir avec les influenceurs, et inversement. Le marketing d’influence a toujours été un marché stimulant, mais les créateurs ont toujours été représentés par des personnes avec un background de régie publicitaire qui se concentrent avant tout sur les KPIs et les performances. Selon moi, c’est un problème pour les créateurs de contenu qui ne développent pas de relations privilégiées avec les entreprises », confie le président d’Emakina/Influx, Manuel Diaz, au site Les Gens d’Internet.

Les commerciaux font place aux agents artistiques

Qu’en disent les créateurs de contenu? Depuis une dizaine d’années sur les réseaux sociaux, notamment YouTube et Instagram, Léo Duff réalise du contenu autour de l’innovation et des nouvelles technologies, en se concentrant beaucoup sur Apple. Après avoir évolué au sein d’autres agences, le créateur de contenu a signé en interne chez Emakina/Influx il y a trois ans. « Je n’ai jamais eu de problème relationnel avec les marques. Celui que j’avais, c’est que je ne me sentais pas représenté par mon agence: elle privilégiait toujours les annonceurs », nous explique-t-il. Les personnes qui représentaient Léo Duff avaient un profil de commerciaux. « Ils ne connaissaient pas véritablement mon travail », poursuit-il. Si bien que régulièrement, il se retrouvait avec des propositions de partenariats qui ne correspondaient pas à sa ligne éditoriale.

Consciente de cette problématique chez une partie des créateurs de contenu français, l’équipe d’Emakina/Influx a souhaité se structurer de manière différente de ses concurrentes. Les agents commerciaux font place à des agents artistiques. Les talents sont tous accompagnés par ce type de profils pour avant tout développer leur contenu sur leurs réseaux sociaux. « Son but n’est pas trouvé du chiffre d’affaires, mais de comprendre artistiquement ce que l’influenceur souhaite faire », nous indique Manuel Diaz. Un autre pôle appelé « delivery » est chargé des relations avec les entreprises qui souhaitent réaliser des partenariats. Ici aussi, le discours apporté aux marques se veut différent. « On leur explique que les influenceurs, ce n’est pas de la publicité. Il s’agit d’une réelle collaboration où l’entreprise parle en tant que marque. Quand j’achète un espace média, je fais de la publicité. Quand je fais de l’influence, je dois avoir un storytelling », analyse le président de l’agence.

Les partenariats one-shot, une époque terminée chez Emakina/Influx

Cette structuration de l’agence fait que les talents n’ont finalement que très peu de relations commerciales avec les entreprises. Ils échangent avant tout sur la partie créative. Chacun semble y être gagnant. « L’agent artistique, comme il connaît parfaitement mon travail, filtre les demandes de partenariats. Beaucoup moins de propositions viennent à moi, mais elles sont mieux sélectionnées. Je gagne un temps fou ce qui me permet de me concentrer uniquement sur la partie contenu », avoue Léo Duff. Ces dernières années, le créateur a pu collaborer sur le long terme avec des entreprises comme N26 ou encore Dyson.

L’équipe d’Emakina/Influx souhaite avant tout miser sur des partenariats sur le long terme et « sortir de l’industrie du one-shot ». De cette manière, l’agence espère leur apporter un peu plus de sérénité quant à l’évolution économique de leur activité. « Ce que l’on veut démontrer, c’est que l’époque où l’on faisait beaucoup d’argent sur le dos des influenceurs est terminée. Maintenant, il faut les respecter et ne plus les acheter comme du programmatique », conclut Manuel Diaz.

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