En 2021, les influenceurs ont été plus nombreux à préciser clairement leurs partenariats sur les réseaux sociaux
Influence marketing. Ce 29 septembre au matin, l’impasse Sandrié dans le 9e arrondissement est encore peu animée. Il est 8h du matin. Mais si l’on pousse les portes du bar-restaurant Le Shack, le quartier prend soudainement vie. Ici, une cinquantaine de personnes ont choisi de se réunir. Souriantes, elles sont ravies de se retrouver et de parler d’un sujet qui les anime tant: le marketing d’influence. Pour les réunir ce jour, l’ARPP, l’autorité de régulation professionnelle de la publicité, a choisi de dévoiler les résultats de son second Observatoire de l’influence éthique. Une étude menée sur les douze derniers mois pour comprendre l’évolution du secteur, mais surtout pour répondre à une question: les créateurs de contenu français respectent-ils les règles de bonnes conduites?
En France, il est obligatoire pour tous les influenceurs de suivre une réglementation bien claire. Pour tous les partenariats, ils doivent préciser clairement s’il y a eu rémunération ou pas avec des mots simples, comme « rémunéré par… ». En 2020, 73,4% des publications présentaient un début d’identification. Qu’en est-il pour l’année 2021? 30.000 contenus ont été analysés sur YouTube, Instagram et TikTok. L’analyse a été poursuivie en 2022 sur les influenceurs qui ont passé le certificat de l’influence éthique et une autre partie qui ne l’a pas encore passé.
Quels sont les résultats de l’Observatoire de l’influence éthique de l’ARPP sur le travail des influenceurs en 2021?
Mohamed Mansouri, Directeur délégué de l’ARPP se veut plus qu’optimiste. 83% des publications qui ont été extraites des réseaux sociaux ces derniers mois, présentent un début d’identification. Parmi ces posts, 17% ne contiennent aucune mention du partenariat. « C’est une évolution sensible par rapport à 2020, car il s’agit d’une augmentation de 10 points », explique-t-il. Ceux qui n’ont pas encore le bon réflexe, représentent moins d’un contenu sur cinq. Ce sont le plus souvent les créateurs de contenu de moins de 10.000 abonnés qui ne respectent pas les règles.
L’analyse s’est poursuivie jusqu’au 1er trimestre 2022. En ce début d’année, le chiffre augmente. « 91% des contenus sont transparents chez les influenceurs certifiés », poursuit Mohamed Mansouri. Ce pourcentage représente 87% pour ceux qui n’ont pas eu le certification. « C’est une amélioration qui suit son cours au travers du certificat, mais aussi au-delà », conclut le Directeur délégué. Sur ce premier trimestre, les stories Instagram, ainsi que Snapchat et Twitch ont été pris en compte.
Afin de réaliser cette étude, l’équipe de l’ARPP s’est appuyée sur la compétence de deux partenaires: Reech et Traackr. « On a co-élaboré des algorithmes pour faire remonter des contenus qui, en analysant la sémantique, nous faisaient dire qu’il y avait certainement un partenariat derrière », indique Mohamed Mansouri. La première plateforme s’est concentrée sur YouTube et Instagram. La seconde s’est intéressée à TikTok. L’ARPP précise que les posts émanant des marques, les liens d’affiliation sans rapport avec la campagne ou encore les contenus francophones ne ciblant pas le public français ont été évincés.