Le député Stéphane Vojetta veut lui aussi réguler le secteur de l’influence
Influence marketing. Décidément, il n’y aura jamais eu en aussi peu de temps, autant de politiques intéressés par le secteur de l’influence. Jusqu’ici, et ce depuis 10 ans, leur regard ne s’était pas encore posé sur le travail des créateurs de contenu. Mais depuis que Booba et sa piraterie font du bruit, les députés sont nombreux à se saisir du sujet. Après Aurélien Taché, François Piquemal et Nadège Abomangoli, ainsi que Arthur Delaporte et Boris Vallaud, c’est au tour de Stéphane Vojetta de proposer une loi.
Le député Renaissance des Français en Espagne a indiqué en exclusivité au JDD, le 13 janvier, travailler lui aussi sur un cadre pour mieux réguler le travail des influenceurs. « Il y a une attente populaire et on ne peut pas ne pas y répondre », tient-il à préciser. Au moment où nous écrivons ces lignes, sa proposition de loi n’a pas encore été déposée, mais Stéphane Vojetta a donné quelques précisions quant à son contenu. Il s’attarde sur plusieurs aspects du métier d’influenceurs: le statut des créateurs de contenu, la contractualisation des partenariats en France et la responsabilité des plateformes. Une partie sur la formation au numérique est également présente.
Ma #PropositiondeLoi à venir pour réguler les #Influenceurs abordera de nombreux aspects du problème, notamment l'indispensable responsabilisation des plateformes, ou encore la représentation légale en France.
Merci aux lanceurs d'alerte qui m'ont amené à me saisir de ce sujet. pic.twitter.com/tvG1zXPUUK
— Stéphane Vojetta (@StephaneVojetta) January 13, 2023
Une proposition de loi commune sur le métier d’influenceurs?
Avec ce texte, Stéphane Vojetta ne veut pas faire cavalier seul. Il a proposé à Arthur Delaporte, député socialiste, de déposer une proposition de loi commune. « Nos textes peuvent se compléter et traiter du sujet dans toute son ampleur. Nous n’avons pas à nous battre les uns contre les autres: il faut plutôt concentrer nos forces sur un texte commun, confie le député de la majorité au JDD. Le sujet est tellement peu marqué idéologiquement, c’est inutile d’avoir chacun son texte. Et cela permet de transmettre l’idée aux personnes intéressées, notamment aux victimes, que les parlementaires sont capables de travailler ensemble sur ce sujet. »
En attendant un travail commun, la proposition de loi déposée par Arthur Delaporte et Boris Vallaud sera débattue lors de la niche parlementaire du PS, le 9 février prochain. Dans ce texte, les deux députés demandent l’interdiction de la promotion de certains produits par les influenceurs, comme les paris sportifs ou encore l’abonnement à des formations professionnelles. « Je ne m’interdis pas d’amender le texte pour durcir encore plus ces interdictions au cours des débats », précise-t-il au JDD.
En parallèle de ces propositions de loi, Bruno Le Maire a lancé le 8 janvier, une consultation sur le site make.org. Jusqu’au 31 janvier, tous les Français ont la possibilité de s’exprimer sur 11 sujets en lien avec les créateurs de contenu. Il est notamment question de définir le métier d’influenceurs et celui d’agent, de contractualiser les partenariats ou encore de penser un code de bonne conduite. Pour participer, rendez-vous sur ce site.