Sur LinkedIn, Khaby Lame est partout malgré lui
LinkedIn. Le 28 juin au petit matin, la communauté LinkedIn se réveille avec une actualité plus qu’étonnante. Près de 15.000 personnes se sont abonnés à une nouvelle page entreprise. Enfin, plutôt à une personnalité qui vient de débarquer sur la plateforme. Le TikTokeur le plus suivi au monde, Khaby Lame semble vouloir toucher de nouvelles personnes. Ce jour-là, il a posté un message sobre pour attirer les regards: « je suis là LinkedIn« . Plus de 15.000 personnes ont liké ce post, près de 1000 personnes ont commenté. L’influenceur a réussi son arrivée.
Tout était un peu trop beau pour être vrai… En enquêtant un peu plus, on peut vite se rendre compte que Khaby Lame n’a pas de profil personnel sur la plateforme. Pourquoi donc avoir lancé une page entreprise? Avec quel compte? Les pages de ce type se sont d’ailleurs multipliées ces derniers jours, car ce n’est pas la seule. Avant même d’avoir terminé cette réflexion, Khaby Lame poste un second message. Plutôt les personnes qui gèrent cette page le font. Bizarre, elle renvoie vers un autre compte basé en Inde qui a l’air suspicieux. Vous l’avez compris, la folle aventure du TikTokeur sur LinkedIn est en réalité fake.
L’image de Khaby Lame utilisée à des fins commerciales
Face à tant d’engouement, l’avocat de Khaby Lame tombe rapidement sur ce compte. Il entreprend alors une démarche assez fastidieuse: répondre à chaque commentaire pour expliquer que ce n’est pas l’influenceur derrière cette page. « Cette page est fausse. Si vous lisez ce message, désabonnez-vous de ce profil. Nous sommes en train de tout faire pour la supprimer », écrit-il sous le dernier post. Quelques heures plus tard, LinkedIn a fait le nécessaire. En plus d’avoir supprimé ce compte, les autres pages ont également disparu. Mais le combat pour l’avocat de Khaby Lame n’est pas terminé.
« Moins de trois jours après la publication du faux profil de Khaby, des centaines de messages publicitaires sont apparus sur LinkedIn de la part d’entreprises qui utilisent l’image du Tik Tok le plus suivi au monde sans aucune autorisation », explique-t-il dans une nouvelle publication. Pour illustrer ses propos, il partage plusieurs publications trouvées dans les fils d’actualité des utilisateurs. On peut ainsi voir des mèmes de Khaby Lame être adaptés selon le message à faire passer pour l’entreprise: trouver du travail, acheter le bon outil ou encore avoir une identité qui claque. L’objectif derrière est de vendre.
En France, l’utilisation ou la reproduction d’une image sans le consentement de son auteur est puni par la loi. Il s’agit du droit à l’image. « Photographier ou filmer une personne dans un lieu privé ou transmettre son image, sans son accord, est sanctionné d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende. Publier la photo ou la vidéo sans l’accord de la personne est sanctionné d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende », est-il précisé sur le site du gouvernement.