Les influenceurs food présentent-ils des produits alimentaires de qualité?
Influence marketing. Les créateurs de contenu partagent leur quotidien avec leurs abonnés. Il n’est donc pas rare de les voir s’épancher quelques minutes sur les plats qu’ils ont réalisés pour le dîner ou le déjeuner. Certaines personnes de leur communauté en redemandent même! C’est le cas de la YouTubeuse Marion Caméléon qui, depuis ses vlogs en décembre, partage un peu de ses créations culinaires à la demande de certaines personnes.
Si ces contenus rencontrent un vif succès, les influenceurs font-ils pour autant attention à ce qu’ils mettent en avant? Privilégient-ils des produits de qualité? Les labels alimentaires sont-ils pris en considération? C’est pour répondre à l’ensemble de ces questions que Cendrine Auguères, Enseignante-Chercheuse de l’École d’Ingénieurs de PURPAN s’est penchée sur plus de 3000 publications relatives à la nourriture.
Les influenceurs et les labels, les liens tardent à se nouer
Entre avril et novembre 2020, 17 influenceurs ont été scrutés avec attention. 47 entretiens ont été menés. 8 étudiants ont épaulé Cendrine Auguères pour ce travail. Ils en ont tiré 3 enseignements:
- les influenceurs adorent partager des idées de recettes. Ils sont 50% à le faire. Seulement 20% d’entre eux se préoccupent du goût. « Les influenceurs, en grande majorité non professionnels et plutôt jeunes, souhaitent s’exprimer, partager leur créativité et des idées de recettes, sans aller au-delà d’une approche hédoniste, légère et sans aucune prétention », indique Cendrine Auguères.
- les influenceurs ont précisé lors des entretiens que des sujets comme le bien-être animal, l’environnement ou encore le local, font partie des sujets qu’ils souhaitent défendre sur leurs réseaux sociaux. Après analyse des posts, il en ressort que seulement 3% y évoquent le bien-être animal, 2% pour le local et moins d’1% sur l’environnement. Peut-être parce qu’ils prennent davantage la parole sur ces sujets en stories?
- enfin, les labels sont très peu mentionnés dans leurs contenus. « Le label AB est le plus présent avec un peu plus de 3% des posts, suivi des labels AOP/AOC avec moins de 2% des posts, IGP à moins de 1% et enfin Label Rouge et Bleu Blanc Cœur avec seulement 2 posts chacun clairement précisés », précise-t-on.
La conclusion est rapide à faire. « Malgré l’engagement des producteurs et des filières dans les démarches SIQO (Signes d’Identification de la Qualité ou de l’Origine), les labels et la qualité alimentaire n’occupent pas le terrain de l’univers des influenceurs, en particulier de ceux suivis par de relatives petites communautés très fidèles. De ce fait, les Millennials, friands de communications rapides et multiples, n’intégreront pas pour le moment les codes et marques de référence de la qualité alimentaire et de ses signes distinctifs par le biais de leurs influenceurs. »
Retrouvez l’ensemble des informations dans le communiqué de presse de l’école.