Kol me iconic, la première agence d’influenceurs virtuels en France, ferme ses portes
Influenceurs. « J’ai toujours cru que l’influence virtuelle pouvait être un outil puissant pour le meilleur. » C’est avec ces mots que Muriel Ballayer, fondatrice de l’agence Kol me iconic, a décidé de commencer son annonce un peu spéciale. Depuis deux ans, l’entrepreneuse cherche à démocratiser l’influence virtuelle. Son équipe a lancé C’JOYE1440 en juin 2022, une goutte d’eau qui s’est exprimée sur Instagram et sur TikTok, avec l’ambition de mettre en avant des sujets « liés à la santé mentale sur les réseaux sociaux et mener une action collective pour sauver l’avenir de la planète qui se meurt ».
Malgré son dévouement pour intéresser les marques à se lancer dans une telle aventure, l’agence a fermé ses portes. « Ce qui est présenté aujourd’hui comme l’influence virtuelle me consterne.🤐 Des bimbos qui viendraient concurrencer l’influence humaine ou des ouvriers numériques qui vendent 24h/24 […] Je ne me retrouve pas dans cette évolution. Le fait d’avatariser, de cloner, de singer l’humain ne me correspond pas », précise Muriel Ballayer dans une publication sur LinkedIn. Elle y évoque ici l’arrivée de profils comme Aitana Lopez qui a fait les gros titres des journaux, car son créateur a indiqué que son avatar générait 10.000 euros de chiffre d’affaires par mois.
La fin des influenceurs virtuels à cause de l’IA ?
Dans cette même lignée, il est aussi possible de retrouver des influenceuses virtuelles baptisées Alexis Ivyedge, Moryana Beckett ou encore Mila Sofia. « Elles n’ont pas grand chose à raconter, mais ont une belle collection de bikinis », plaisante Stéphane Gallienni, fondateur de l’agence Balistikart, lors d’un événement dédié à l’intelligence artificielle dans le monde du luxe, ce 11 décembre. « On commence à voir les dérives de l’influence virtuelle. On ne sait plus où est la fiction de la réalité », poursuit-il. À ses côtés, Muriel Ballayer est également consternée par cette évolution, des actualités qui l’ont réconforté dans son choix d’arrêter la communication autour des avatars qu’elle souhaite lancer.
« L’objectif était de ne pas singer les humains, et d’aider les marques à réinventer leur storytelling. Ici, ce ne sont pas des influenceurs virtuels, car ils ne racontent pas d’histoire. Il suffit de regarder les commentaires sous les posts pour voir qu’ils sont peu nombreux. Il y a d’un côté les hommes blancs avec des interactions qui ressemblent à ce que j’appelle du « quiet pornography ». De l’autre, ce sont des utilisateurs qui argumentent si oui ou non, ils parlent à un robot », analyse Muriel Ballayer. Pour l’entrepreneure, les influenceurs virtuels sont invisibilisés par les nouvelles avancées technologiques. Les outils aujourd’hui permettent d’utiliser l’IA pour imaginer un avatar, ce qui n’a rien à voir « avec les influenceurs virtuels ». Ils ne vont durer qu’un temps et ne racontent rien.