Au Sénat, Magali Berdah certifie que ses partenariats et ses influenceurs suivent les règles
Influenceurs. Depuis le début de la semaine du 11 avril, le Sénat réalise des auditions concernant la proposition de loi pour encadrer les influenceurs. Elle a été adoptée à l’Assemblée nationale le 30 mars dernier et devrait être débattue devant les sénateurs le 9 mai prochain. Ce 13 avril, après avoir entendu le Collectif AVI (aide aux victimes des influenceurs), c’était au tour de Magali Berdah, fondatrice de Shauna Events d’être entendue une trentaine de minutes. Elle a été écoutée par trois sénateurs, dont Amel Gacquerre, sénatrice et rapporteure de la proposition de loi de régulation des influenceurs.
Cet échange a été l’occasion pour Magali Berdah de revenir et d’appuyer sur plusieurs aspects de son activité: elle est pionnière dans son activité avec Shauna Events, agence lancée en 2016. Dès 2017, elle rappelle avoir pris le devants pour encadrer au mieux sa profession. « À la base notre métier, c’est d’aider toutes ces petites entreprises, ces marques à grandir et à évoluer. Et ça été un succès je tiens à le dire. On a parfois été dépassé par tout ça. J’ai tapé à la porte de l’ARPP en 2017 pour leur demander des conseils », précise-t-elle dès le début de sa prise de parole. Il est également question de sa fédération et des points manquants dans la proposition de loi.
Les retours de Magali Berdah sur le secteur du marketing d’influence
Plusieurs points ont donc été abordés, mais l’une des indications principales concerne le respect des règles. Magali Berdah tient à souligner que chez Shana Events, la transparence sur les partenariats existe depuis le début. « On a indiqué, dès 2017, à nos influenceurs, sur chaque brief, qu’il fallait qu’ils mettent le hashtag sponsorisé sur toutes leurs publications. Donc, on n’est pas vraiment concerné par les récentes condamnations qu’il y a eues, qui ne concernent pas les promotions liées à notre agence », précise-t-elle.
Pour encadrer au mieux les prises de parole des uns et des autres, l’agence a mis en place deux types de contrat: ceux en exclusivité où l’influenceur ne travaille qu’avec Shauna Events, et ceux en non-exclusivité. Pour les premiers, « malheureusement, souvent ce n’est pas respecté », tient à préciser Magali Berdah. Le second point est peu connu du grand public, toujours selon la fondatrice. « C’est là qu’il y a un amalgame de ce qu’il se passe dans les polémiques, c’est que les gens identifient tel influenceur avec telle agence, donc tel placement, telle agence. » Alors que pour les non-exclusifs, ils travaillent avec de nombreuses agences partenaires. « Dans les polémiques, la plupart des posts qui ont été sanctionnés, souvent ne sont pas reliés aux agences. Et ça, ça n’a pas vraiment été dit et c’est un problème. »
C’est en partie pour cette raison qu’il y a « une urgence à encadrer ». Si la proposition de loi va dans le bon sens, Magali Berdah pointe du doigt une partie manquante: la formation. « Il y a l’ARPP qui a créé le certificat, mais on va le passer une fois. […] Je pense qu’il faut avoir des formations en continu et pas simplement un certificat. Il faut encadrer les influenceurs de manière continue et les sensibiliser sur les nouvelles fraudes », indique-t-elle. De son côté, pour faire en sorte d’être moteur, Magali Berdah a fondé la FICC, la Fédération des Influenceurs et des Créateurs de contenu. « J’ai demandé des accords de principe d’adhésion à des influenceurs, à quelques lanceurs d’alerte, à des avocats pour que tout le monde puisse travailler ensemble et que l’on puisse construire quelque chose de propre. » Enfin, elle demande à ce que « si l’agence propose un placement de produit qui n’est pas légal, c’est elle la responsable. »