Poupette Kenza, l’exemple même d’une surexposition des enfants sur les réseaux sociaux

Poupette Kenza, l’exemple même d’une surexposition des enfants sur les réseaux sociaux

Influenceuse. « J’ai vécu la pire épreuve de toute ma vie ». Poupette Kenza a enfin pris la parole après 15 jours d’absence des réseaux sociaux. En ce début du mois de mars, c’était certainement les images les plus attendues sur le Web. Depuis deux semaines, l’influenceuse suivie par plus d’un million de personnes sur Snapchat, ne donnait plus signe de vie à ses « poupettes », le surnom de sa communauté. C’était loin d’être normal, puisque la jeune maman de deux enfants a pris l’habitude de montrer toutes les facettes de sa vie, sans jamais rien caché. Même ses enfants.

Les dernières images que ses abonnés ont pu avoir, ce sont celles à l’hôpital, après avoir découvert que Khalis, son fils de neuf mois, avait un hématome sur le dessus de la tête. Il n’en fallait pas moins pour enflammer les réseaux sociaux. Les témoignages expliquant des maltraitances sur ses enfants ont été nombreux à avoir été partagés, alors que Kenza Benchrif de son vrai nom, ne faisait plus aucune stories. De quoi alimenter les rumeurs nées en ligne. Durant ce silence radio, l’influenceuse a simplement pris la parole dans Touche pas à mon poste pour expliquer qu’elle confierait à sa communauté tout ce qu’il s’est passé. Le samedi 4 mars aux alentours de 22h, une vidéo sur YouTube intitulée « La vérité » a été postée sur sa chaîne.

Qu’est-il arrivé à Poupette Kenza?

En l’espace d’une heure, plus d’un million de personnes l’avait déjà visionnée. Sur ces images, on y retrouve Poupette Kenza assise dans sa chambre, seule face à la caméra. « Vu l’ampleur de la situation et la tournure que tout à pris, je vous dois des explications », se justifie-t-elle dès les premières minutes. « Si l’émotion me submerge au travers de cette vidéo, c’est que j’ai vécu un traumatisme ces derniers jours », tient à prévenir l’influenceuse. Durant ces 50 minutes, les larmes vont couler à de multiples reprises.

Kenza revient en détails sur les 15 derniers jours vécus, la « pire des épreuves » pour une maman si l’on reprend ses mots. Tout commence donc avec la découverte d’une tuméfaction molle sur le crâne de son fils. À l’hôpital, les infirmières et les médecins demandent des explications aux parents, sous-entendant que leur enfant a pu tomber. Kenza et Alan, son mari, vont réfuter ces accusations tout le long de la procédure. Car après ce séjour dans un centre hospitalier, les services sociaux seront avertis. Une OPP (ordonnance de placement provisoire) est prononcé et Khalis est retiré aux parents pendant 8 jours.

Sur ce document, les assistantes sociales font mention de cette boule sur la tête de leur fils, mais pas seulement. Les réseaux sociaux y ont une place omniprésente. « L’assistante sociale a également transmis une information préoccupante mentionnant que la mère prévaut son statut de star pour justifier la publication incessante de vidéos de son fils hospitalisé et le non respect du droit à l’image des soignants », lit Kenza à ses poupettes. Des images qui ont été postées sur les réseaux sociaux pour « rassurer » sa communauté. « Madame Benchrif publie l’intégralité de la vie de ses enfants sur les réseaux sociaux. Les publications montrent des carences régulières: père qui gifle Khalis devant la mère qui filme, la mère qui écrase par mégarde les doigts de sa fille en se filmant avec de nouvelles chaussures, alimentation inadaptée, mère qui ne se remet pas en question et qui estime être victime de haters ».

La surexposition des enfants sur les réseaux sociaux n’est pas sans conséquence

L’affaire est donc plus que liée aux réseaux sociaux et à ce que Kenza à montrer à ses poupettes. Les assistances sociales ou encore la police ont intégré au dossier des photos et vidéos postées par la jeune maman sur ces applications. Elle prendra conscience quelques jours plus tard de l’impact de ses stories peut avoir sur des inconnus. « Tout ce que je suis en train de vivre c’est moi qui me le suis infligée toute seule et je m’en veux », confie-t-elle dans la vidéo avant de s’effondrer une nouvelle fois en larme. « On dirait que ces gens là vivent avec moi pour se permettre de dire à ce moment-là que ma fille pleure parce qu’elle est écrasée par une valise. Alors qu’à ce moment-là, ma fille pleure parce qu’elle voulait un pain au chocolat ».

C’est bien là tout le problème de ce dossier. Comme Kenza a partagé l’intégralité de sa vie, que des personnes ont réussi à s’identifier à elle et à son quotidien, une partie de ses abonnés semblent tout comprendre de ce qu’il se passe dans cette maison. Ces poupettes sont conviées chez la famille tous les jours, à n’importe quel moment de la journée. Ce sont d’ailleurs une partie d’entre elles qui ont envoyé des messages au service social pour alerter de la situation. Si jusqu’à présent Kenza ne s’était jamais trop posée de questions quant à la publication de ces images, aujourd’hui les choses devraient changer. La juge des enfants, devant qui elle est passée pour retrouver son fils, lui a fait une réflexion qui prend tout son sens. « On ne vous interdit pas de publier sur vos enfants. Mais à chaque fois que vous le ferez, dîtes-vous « est-ce que plus tard, il m’en voudra? ». »

Aujourd’hui, Kenza et son mari ont retrouvé leur fils. Après 8 jours en pouponnière dans un lieu tenu secret, Khalis a été redonné à ses parents. Ils ont été innocentés précise l’influenceuse à la fin de sa vidéo. Avec ce qu’elle vient de vivre, espérons que Poupette réfléchisse mieux à ce qu’elle va mettre en ligne. Cette histoire peut également faire réfléchir les parents qui exposent leurs enfants en ligne. Du côté du gouvernement, le député Horizons Laurent Marcangeli, a déposé une loi sur l’interdiction des mineurs de moins de 15 ans à être sur les réseaux sociaux. Elle a été votée à l’Assemblée Nationale le 2 mars dernier.

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