L’industrie pharmaceutique dépense des millions d’euros pour travailler avec des influenceurs médecins

L’industrie pharmaceutique dépense des millions d’euros pour travailler avec des influenceurs médecins

Influence marketing. Ils s’appellent Stéphanie Chevrel, Rémy Teston ou encore Denise Silber. Leurs noms ne vous évoquent peut-être pas grand chose, mais dans le domaine de la santé, ils ont leur influence. Sur des réseaux sociaux comme Twitter, ils réunissent des dizaines de milliers de personnes accros à leurs tweets partageant quotidiennement des informations liées à ce domaine. Ils font partie du top 10 des influenceurs dans la santé depuis plusieurs années.

S’ils mettent en lumière d’eux-mêmes certaines avancées, ces créateurs de contenu (qui ne sont pas précisément les trois cités précédemment) sont parfois rémunérés pour parler d’une entreprise particulière. Dans une étude publiée dans le « British Medical Journal » au mois de février 2022, les auteurs de ce travail expliquent qu’en France, il existe 548 influenceurs médecins. Il s’agit de « confrères membres d’associations médicales professionnelles, sociétés savantes, ayant publié des recommandations entre 2018 et 2019 », détaille Le quotidien des médecins.

Des influenceurs médecins peu nombreux qui empochent beaucoup

Depuis 2014, ils sont tenus à préciser lorsqu’ils sont rémunérés par une entreprise pour une collaboration. L’ensemble de ces déclarations ont été analysées par l’équipe de recherche. Selon les données révélées par l’étude, entre 2014 et 2019, six milliards d’euros ont permis de rémunérer ces leaders d’opinion. En France, plus de 800 millions d’euros ont été investis. En moyenne, un médecin influenceur recevait ainsi 3700 euros par mois de cadeaux. 250.000 interventions rémunérées (animation de conférence, participation à un congrès, promotion d’un médicament…) ont été répertoriées entre entre 2017 et 2019. Les influenceurs santé y sont largement représentés.

Les leaders d’opinion dans le secteur de la santé semblent donc être sursollicités quand on sait qu’ils représentent seulement 0,24% de ces professionnels. « Les accords contractuels impliquant les KOLs représentaient 0,72% du nombre d’accords contractuels avec les médecins et 2,5% de la valeur des accords, avec une moyenne de 1900 euros par personne et par an », poursuit l’étude. Selon le site Eurofordocs, les laboratoires pharmaceutiques comme Sanofi, Celgene et de Bristol-Myers Squibb sont de loin ceux qui investissent le plus.

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