Comment les rugbyman se font accompagner dans leurs partenariats avec les marques sur les réseaux sociaux
Influence marketing. Lorsque l’on parle des influenceurs, on imagine tout de suite de petits jeunes en train de se filmer dans leur chambre. Mais aujourd’hui, ce secteur a su attirer des profils bien différents. Sous l’impulsion de certaines agences, comme Agently ou bien Influenzzz, l’univers du sport est actuellement en train de s’intégrer parfaitement dans l’industrie. En juin dernier, des sportifs avaient notamment participé à une campagne de sensibilisation avec la Gendarmerie nationale, pour parler du consentement. Parmi ces profils, il était possible de retrouver le joueur de rubgy Antoine Hastoy.
Chez Agently, les rugbyman font partie des créateurs de l’agence. « Le monde du rugby est en plein essor depuis 2-3 ans. Il y a une vraie communauté et donc une opportunité de marché, bien plus abordable que le foot. On s’est dit que les joueurs de rugby sont en train d’exploser et qu’il fallait essayer de travailler avec eux », confie au site Les Gens d’Internet, Louis Carboneill, CEO et cofondateur d’Agently. Avec l’arrivée de la Coupe du Monde de Rugby, cette stratégie ne pouvait pas mieux tomber.
Le rôle important des réseaux sociaux dans la carrière d’un sportif
Les réseaux sociaux se sont petit à petit invités dans le monde du rugby. Certains profils, comme celui de Matthieu Jalibert, réunissent près de 200.000 abonnés. « Ce que l’on a pu observer au fil des années, c’est l’arrivée et l’évolution de l’utilisation de ces plateformes. Aujourd’hui, on comprend leur importance pour l’image des joueurs et l’attrait que ça peut avoir pour les plus jeunes d’entre eux, ceux qui aiment les médias. Il y a sept ans en arrière, on ne s’occupait que de jouer et c’était une corvée de prendre la parole. La gestion de l’image est devenu primordiale pour les sportifs », explique au site Les Gens d’Internet, Damien Chouly, ancien rugbyman professionnel.
Malgré leur connaissance des réseaux sociaux, ces sportifs ne deviennent pas des influenceurs comme les autres. « Ils ne vont pas prendre la parole en storie comme un créateur classique », poursuit Louis Carboneill. Sur leur profil, on va davantage les voir en train de réaliser une belle action, porter fièrement le tee-shirt de leur club ou encore lors de leurs entraînements. Très peu partagent de leur vie personnelle, comme les vacances. Mais il ne faut pas en faire une généralité. « On attendait surtout les joueurs de rugby qu’ils s’expriment sur le sport. Aujourd’hui, Antoine Dupont ou Romain Ntamack ont une autorité qui dépasse le monde du sport. On attend aussi qu’ils prennent la parole sur des sujets de société, comme les Restos du coeur par exemple », indique Damien Chouly.
Comment se déroulent les partenariats dans le monde du sport?
Sur leurs réseaux sociaux, les rugbyman sont-ils présents pour nouer des partenariats avec des marques? Certains d’entre eux acceptent de le faire, mais sous certaines conditions. « 80% de opérations amenées ou reçues sont refusées. Ils ne veulent pas trop en faire. Ils sont beaucoup trop honnêtes pour ne pas présenter des produits qu’ils n’apprécient pas ou qu’ils ne consomment pas », certifie Louis Carboneill.
Même s’ils sont au courant de ce qu’est une collaboration, les sportifs, tout comme les annonceurs, ont besoin de se former à cette nouvelle pratique. « Il y a beaucoup de demandes de partenariats, de recherches de causes à mettre en lumière. On est souvent sollicité par des fondations et des associations, mais personne ne fait la démarche pour que les deux parties communiquent bien sur les actions menées », témoigne Damien Chouly. Les sportifs ont besoin d’un accompagnement sur leur partenariat, mais également sur la gestion de leurs réseaux sociaux. Que faut-il poster? Comment créer du contenu? Sont des questions actuellement à l’ordre du jour dans le milieu.
« Il y a une grosse différence entre tous les joueurs, car beaucoup ne prêtent pas attention au fonctionnement des réseaux sociaux, et à ce que ça peut leur apporter du côté de leur carrière. 80% des jeunes joueurs connaissent l’influence, ont grandi avec, et ont envie d’utiliser cet outil. Ils connaissent tous les influenceurs. D’ici 3-4 ans, il faudra même, au-delà de la formation, faire de la sensibilisation sur le fait qu’ils ne sont pas de vrais influenceurs. Ils ne peuvent pas vendre n’importe quoi ni parler de tout n’importe comment. L’utilisation de l’influence en tant que sportif vient en complément du sport, mais ça peut prendre une place plus importante ces prochaines années. Il y aura de vrais enjeux, en terme de notoriété et de revenus », conclut l’ancien rugbyman.