Pour montrer la trisomie 21 sur Instagram, il existe une influenceuse virtuelle
Influenceuse. L’une des critiques que l’on peut entendre parfois dans le secteur de l’influence, c’est celle-ci: les créateurs de contenu se ressemblent tous. Ils produisent le même contenu, se rendent aux mêmes endroits et ont un physique similaire. Pour en finir avec ces remarques, et pour diversifier les prises de parole sur les réseaux sociaux, une nouvelle influenceuse a fait son apparition. Elle s’appelle Kami, un diminutif de Kamilah.
La créatrice de contenu est apparue sur Instagram ce mois de mai. Sa première différence est facilement notable. Il s’agit d’une influenceuse virtuelle. Elle a été conçue par trois entreprises, l’agence Forsman & Bodenfors, l’organisation Down Syndrome International avec l’aide de l’agence d’influenceurs virtuels The Diigitals. L’instagrameuse ne se démarque pas seulement des autres utilisateurs parce qu’elle est un avatar, mais parce qu’elle un message bien précis à faire passer. Kami est la première influenceuse virtuelle atteinte de trisomie 21. « Il y a des centaines d’influenceurs virtuels sur Instagram. Deux seulement partagent du contenu bodypositive. Aucun n’a de handicap », précise-t-elle dans son premier post.
Montrer la trisomie 21 comme personne ne l’a fait sur Instagram
La trisomie 21 n’a pas été choisie au hasard. Même si le regard sur les personnes atteintes de ce syndrome est en train d’évoluer, notamment grâce au mannequin Sofia Jirau, dans le monde de l’influence, il n’y a aucun influenceur dans ce secteur. Pour faire évoluer les mentalités, tous les détails ont été soigneusement pensés, jusqu’au nom de Kami. Il signifie « perfection ». L’idée est de montrer que l’influenceuse est comme tous les autres utilisateurs.
« Je pense qu’à terme, Kami pourra parler à tout le monde, et j’aimerais qu’elle soit quelqu’un que toutes les filles peuvent admirer », a déclaré Russell Watkins, le responsable de la collecte de fonds de DSI, au média Muse by Cl. « Nous espérons la voir dans la vie de tous les jours sans que l’on se demande pourquoi elle est là. Elle devrait être présente parce qu’elle est extraordinaire plutôt que parce qu’elle est trisomique », poursuit-il.
Pour concevoir Kami, une centaine de portraits ont été analysés. « Générer le point de départ de Kami à partir d’un algorithme, plutôt que par une main humaine, a éliminé tous les biais de beauté inconscients dans le processus de création du personnage » que l’on peut avoir, explique l’un des concepteurs. Des personnes atteintes de trisomie 21 ont également participé au projet. Ils se disent fiers de voir que sur les réseaux sociaux, quelqu’un les représente enfin. « Si je voyais plus de personnes atteintes du syndrome de Down, cela nous donnerait confiance en nous. Montrer aux gens ce que nous pouvons faire, puis le montrer sur les médias sociaux », confie Jaspreet Sekhon, un Singapourien faisant partie du projet. Dans l’idée de partager davantage de profils atteints de trisomie 21, Kami a lancé le hashtage #TheKamiPledge. Elle y partagera des portraits de personnes.