Pourquoi la YouTubeuse Eimadolly a quitté les réseaux sociaux

Influenceurs. Au début des années 2010, la première génération de créateurs de contenu débarque sur YouTube. Eimadolly fait partie des premières figures du lifestyle et de la beauté. Elle vit alors aux États-Unis, dans le New Jersey, où elle a suivi son conjoint. Sans visa pour travailler, elle se lance sur YouTube “pour passer le temps”. Très vite, ça décolle.
Dès 2015, elle affirme vivre de sa chaîne. Son ton franc, son humour et ses concepts accrocheurs plaisent. Elle se moque gentiment des tutos beauté, détourne les tendances et teste tout ce qu’elle peut trouver. On est loin des vidéos léchées. Chez Eimadolly, ça reste simple, spontané, bricolé, et c’est pour ça qu’on aime. Et puis, malgré ce succès, la YouTubeuse décide un beau jour de dire stop.
La chaîne YouTube d’Eimadolly: une chaîne pleine de formats devenus cultes
Parmi ses vidéos les plus marquantes, il y a bien les “LPDV”, pour “Les Plus du Vendredi”. Chaque semaine, elle y teste des astuces trouvées sur Internet. Parfois utiles, souvent absurdes, toujours hilarantes. Le genre de contenu qu’on regarde pour se détendre, sans rien attendre de plus qu’un bon moment.
Autre rendez-vous important : les glambags. Tous les mois, Eimadolly reçoit une box beauté américaine imaginée par Michelle Phan, la pionnière de YouTube. Elle en fait des vidéos où elle teste tout, sans se prendre au sérieux. En France, ces produits ne sont pas encore disponibles, alors ces vidéos deviennent vite addictives. Son “basket de produits”, enfin, reste l’un de ses concepts les plus repris. Elle y présente ses produits terminés et les trie dans des paniers selon qu’elle les garde ou non. Simple et efficace avec quelques lancés, souvent ratés. Ce geste de jeter ou de sauver un produit est devenu une signature.
Eimadolly se lasse de YouTube et veut retrouver un travail plus conventionnel
Ce qui marque aussi, c’est qu’Eimadolly refuse presque tous les partenariats. Dans un milieu où chaque post peut être sponsorisé, elle assume de gagner moins pour rester libre. Elle en a parlé ouvertement: les collaborations ne l’intéressent pas, elle préfère dire ce qu’elle pense des produits testés, quitte à y perdre financièrement. Elle poste deux vidéos par semaine, gagne entre 1500 et 3000 dollars par mois, et s’organise comme elle veut. Sur le papier, c’est le rêve. Mais en réalité, ça l’est de moins en moins.
Avec le temps, la solitude lui pèse. Travailler seule, sans collègues, sans horaires, c’est agréable un temps… puis lassant. En 2020, le covid amplifie ce sentiment. Elle passe de plus en plus de temps sur les réseaux, se sent dépassée, perd pied. Elle ne se reconnaît plus dans ce que deviennent ces plateformes. Elle commence à évoquer un possible départ. Ce sera chose faite en 2022. Dans une vidéo franche, elle explique qu’elle n’y trouve plus de plaisir. Qu’elle a besoin de contact humain. Qu’elle veut retrouver une forme de stabilité. Avant YouTube, elle était agent immobilier. Un métier bien plus relationnel, plus vivant. C’est ce qu’elle cherche à nouveau.
Elle tente un nouveau projet avec la création d’une agence d’influence, mais cette aventure confirme son besoin de s’éloigner des réseaux sociaux. Peu après, elle coupe tout. Sa chaîne disparaît, emportant avec elle toutes ses vidéos. Aujourd’hui, Eimadolly vit toujours aux États-Unis. Elle a repris un travail plus classique, loin des réseaux, et semble s’y sentir bien. Elle ne prévoit pas de revenir.