Sur le YouTube français, « la qualité prédomine », comparé aux voisins européens
YouTube. Cette année plus que jamais, les créateurs de contenu se professionnalisent de plus en plus. À l’origine de ce constat, on retrouve notamment la loi du 9 juin 2023, qui encadre l’influence commerciale, ou encore l’influence d’acteurs majeurs dans le secteur comme l’UMICC. Les créateurs sentent donc qu’il y a une place à prendre dans l’industrie, et qu’ils sont légitimes à explorer d’autres formats, comme à la télévision ou au cinéma.
Lors de sa conférence annuelle, YouTube n’a pas caché son ambition d’attirer toujours plus de créateurs, pour devenir « l’avenir du divertissement« . Pendant le YouTube Festival, Justine Ryst, la directrice générale de YouTube France, a affirmé que « YouTube est la plus grande grille de programmes en France ». Plus récemment, lors de la conférence de presse « End of the Year », les chiffres montrent bien la professionnalisation des créateurs, un sentiment qui a été confirmé par le YouTubeur Inoxtag.
Sur le YouTube français, « la qualité prédomine », souligne Romain Cabrolier
Avec cette professionnalisation du secteur, les créateurs sont poussés à produire du contenu toujours plus qualitatif. Cette année, Inoxtag a diffusé son documentaire, Kaizen, qui a connu un franc succès, aussi bien au cinéma avec 370.000 entrées au total, et sur YouTube, avec 39 millions de vues. Les droits de diffusion ont même été rachetés par TF1 qui l’a diffusé à la télévision. Ce n’est pas le seul à avoir proposé une production digne des écrans de cinéma, ou de télévision: Michou a animé Danse avec les stars d’internet, et prochainement, Ludoc va présenter son documentaire en avant-première au cinéma.
Pour Romain Cabrolier, Head of Partnership chez YouTube, les contenus français sont bien plus qualitatifs que nos voisins européens. « En France, il y a une culture du contenu avec beaucoup de fiction, de divertissement mais très élaborés ou encore des documentaires. La qualité prédomine, et c’est sûrement un héritage culturel, grâce à notre histoire avec le cinéma et tout un tas d’institutions qui aide les créateurs, comme le CNC Talents », explique-t-il. Il a également souligné l’attrait de contenus français à l’étranger, comme l’interview de Christopher Nolan, d’Hugo Décrypte qui « a très bien marché aux États-Unis. C’est notre enjeu sur YouTube de faciliter ça pour les créateurs », conclut-il.
En 2024, les créateurs de contenu continuent leur professionnalisation dans plusieurs secteurs
Forcément, pour arriver à mettre en place de telles productions, il leur faut de l’aide. C’est à ce moment-là que les agences, les marques et les boîtes de production entrent en jeu. « Quand on veut faire des grosses vidéos, ou de gros projets, on est obligé de s’y mettre à plusieurs et d’avoir de l’aide, on ne peut pas tout faire soi-même. Petit à petit, on devient de petites entreprises avec nos équipes pour trouver des idées et innover », explique Inoxtag lors de la conférence. Et oui, les créateurs ne sont plus que des influenceurs, ils deviennent des entrepreneurs.
Certains décident d’ouvrir leur marque de vêtements, comme l’ont fait Léna Situations, ou Romy, d’autres se lancent dans la musique, comme Theodort, qui est d’ailleurs placé à la sixième place des Top chansons Shorts de 2024 avec « Wayeh ». Une parie d’entre eux se positionne dans un secteur qui leur est familier: l’audiovisuel. CYRILmp4 a récemment dévoilé sa plateforme de formation, LaPorte Academy, Squeezie possède sa propre boîte de production UNFOLD, ou encore Yofunders qui a décidé de monter sa propre agence d’influence et d’événementiel.