Cette TikTokeuse américaine soutient un projet de loi pour protéger les « kidfluenceurs »
Influenceurs. Les vidéos familiales sont un contenu très consommé sur les réseaux sociaux, que ce soit des vlogs, des vidéos ouvertures de cadeaux, ou encore plus simplement des mises en scène. Ces familles sont nombreuses à cumuler des millions d’abonnés sur les différentes plateformes, comme la Ace Family, la Forever Family Vlogs aux États-Unis ou bien Poupette Kenza, en France. Depuis l’explosion de ce type de contenu, d’autres influenceurs ont été nombreux à prendre la parole, notamment sur YouTube afin d’exprimer leur inquiétude vis-à-vis de la préservation de la vie privée des enfants.
Caroline Easom, comédienne et créatrice de contenu sur TikTok, dénonce le travail des « kidfluenceurs » à travers un personnage, Lil Sandwich, qu’elle met en scène dans une série de vidéos. Avec ses trois millions d’abonnés sur l’application, elle apporte son soutien à un nouveau projet de loi présenté à l’Ohio House. Ce dernier vise à mettre en place un encadrement pour le travail de ces enfants influenceurs, qui sont mis en avant dans des vidéos et parfois même, participent à des collaborations.
Caroline Easom dénonce les « kidfluenceurs » avec Lil Sandwich, son personnage fictif
Pour inciter le gouvernement à travailler sur la question, Caroline Easom parodie la vie d’un enfant fictif, appelé Lil Sandwich, au sein d’une famille d’influenceurs. Elle utilise mes sketches pour attirer l’attention des utilisateurs sur ce qu’elle considère être une « exploitation des enfants déguisée en contenu familial », comme elle le déclare au magazine News 5. Toute cette série cumule des dizaines de millions de vues sur TikTok.
@caroline_easom Replying to @Aimée Emery meet Silly! Shes the sick one! #sandwich #sandwichfamily #familydrama #pov #fyp #skit #series #satire #parody #dystopia #suspense #characters #acting #fiction #writing #comedy
Dans une interview donnée à News 5, Caroline Easom souligne que les enfants influenceurs sont « souvent présentés comme des produits, exploités en tant que machines à contenu. Ma satire est un travail de plaidoyer. C’est aussi du divertissement. Mais je pense qu’en ajoutant l’intrigue, le scénario et les personnages, j’amène certaines personnes à se soucier d’un problème dont ils ne se seraient pas souciés autrement », affirme la créatrice de contenu. Ainsi, Caroline Easom exprime son engagement et son soutien en faisant la promotion du projet de loi 376 présenté par les représentants de l’État Michele Grim et Lauren McNally. Ce projet de loi vise à garantir sur les « kidfluenceurs » soient rémunérés équitablement pour leur travail. Le contenu de la comédienne a également été relayé à la télévision, sur la chaîne News 5.
Une loi qui vise à encadrer le travail les enfants influenceurs sur les réseaux sociaux aux États-Unis
Selon le projet de loi, les influenceurs adultes qui incluent des mineurs dans leur contenu devraient mettre de côté un certain pourcentage des revenus générés chaque année. Cette somme sera conservée sur un compte, qui deviendra accessible à l’enfant à l’âge de 18 ans. Le pourcentage retenu sera déterminé par une « contribution minimale », représentant la moitié du temps passé dans une vidéo, multiplié par le revenu brut de la vidéo au cours d’une année.
Actuellement, aucune réglementation n’est mise en place à ce sujet aux États-Unis. Les familles peuvent générer des dizaines de millions de dollars sans être soumises à des lois du travail spécifiques, encore moins en ce qui concerne l’exposition de leur enfant. La créatrice de contenu Caroline Easom estime toutefois que ce projet de loi ne « va pas assez loin pour protéger la vie privée des enfants ». Pour aller encore plus loin dans sa démarche, la comédienne a commencé à mettre en scène des « kidfluenceurs » qui ont pu échapper à cette situation, en pointant du doigt l’impact sur leur vie privée et leur santé mentale.
Le projet de loi sera examiné dans les mois à venir. En France déjà, la loi Studer encadre le travail des mineurs sur les réseaux sociaux, comme ça l’est également pour les mannequins enfants. Avec la nouvelle réglementation autour du travail des créateurs de contenu, de nouvelles discussions vont avoir lieu à ce sujet.