Les discussions sur TikTok au Sénat freinent-elles le secteur de l’influence sur la plateforme?

Les discussions sur TikTok au Sénat freinent-elles le secteur de l’influence sur la plateforme?

TikTok. Depuis le début du mois de mars, un groupe de sénateurs se penche sur le cas TikTok. En Europe, le Parlement, la Commission ou encore en Belgique pour n’en citer que quelques-uns, ont pris la décision d’interdire l’application sur les téléphones professionnels. La cause? Un flou bien trop présent autour des données collectées, envoyées à la Chine et à ce qu’elles deviennent. Ces prochaines semaines au Sénat, l’objectif est de mieux comprendre cet outil pour savoir si oui ou non, il y a un risque d’espionnage.

Pour contrer cette mauvaise communication en Occident, l’application de ByteDance s’est entourée de FTI consulting, « poids lourd du lobbying américain » écrit , journaliste au sein de Challenges dans un récent article. Avec tout ce remue-ménage, quelles en sont les conséquences en France? Le secteur du marketing d’influence est-il actuellement touché? Depuis plus de trois ans maintenant, un véritable écosystème s’est construit dans l’Hexagone sur l’application. Des créateurs de contenu en ont fait leur métier. Des marques ont commencé à y communiquer et à toucher de nouveaux clients. Des agences ont émergé pour accompagner les uns et les autres. TikTok est parfois devenu un véritable pilier de communication et de marketing. À la question « voit-on des effets de cette crise autour de la plateforme », les réponses restent pour le moment mitigé.

Les influenceurs et les marques ont-ils de quoi s’inquiéter concernant TikTok?

D’un côté, certains acteurs spécialisés dans l’accompagnement des marques et des créateurs de contenu voient des changements de position s’opérer. « On vient de perdre un contrat de plus de 100.000 euros sur lequel on travaille depuis des mois. Une entreprise qui a annulé toutes ses communications sur la plateforme. Je pense que c’est vraiment une erreur », indique au site Les Gens d’Internet, Valérian Deilhes, CEO de l’agence Verticales et créateur de contenu. « Je ne peux pas dire que les données fuitent ou ne fuitent pas. Je suis incapable de le dire. À mon sens, il faut séparer deux mondes: le monde professionnel du monde personnel. Quand on est une entreprise et qu’on veut cibler les jeunes sur TikTok, il ne faut pas hésiter à se lancer. Ce n’est pas parce qu’on va le faire qu’on encourage cette fuite de données », poursuit-il.

De l’autre côté, des acteurs comme Sleeq, ne voit pour le moment aucun effet. « J’ai beaucoup de personnes qui m’en ont parlé. Mais à l’heure actuelle, nous n’avons pas d’annonceurs qui se sont rétractés. Au contraire, ces deux dernières semaines, nous avons signé plusieurs nouveaux contrats », nous assure Antoine Godfroy, cofondateur de l’agence. « J’ai l’impression que les marques voient surtout le fait que se lancer aujourd’hui sur TikTok arrive un peu tardivement, surtout dans le sens où il y a beaucoup d’entreprises qui y sont déjà ». La position est donc pour le moment, de savoir comment investir la plateforme pour avoir des résultats rapidement.

Et côté créateurs, les actualités autour du réseau social en ont-il effrayé certains? « Je n’ai pas vraiment l’impression que ça soit au coeur des priorités des créateurs », nous certifie Maxence Tison, cofondateur d’Arman et Max. Même son de cloche du côté de son acolyte Arman Amini. « Le point que de plus en plus de créateurs soulèvent, c’est une crainte autour du process, du cadre pour mentionner un partenariat. Par exemple, « je n’ai pas envie de mettre la mention partenariat rémunéré, car il y a une baisse des performances. Je ne sais pas si le hashtag #Ad est suffisant ». » De nombreux sujets viennent aujourd’hui faire évoluer le secteur du marketing d’influence, avec notamment la proposition de loi sur l’encadrement du métier d’influenceur. Le sujet TikTok semble loin des préoccupations du moment.

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