L’application TikTok rachetée par Microsoft aux États-Unis?
TikTok. « Peut-être que je devrais publier mes 1950 brouillons tout de suite ». Si pour le moment, la possible interdiction de TikTok sur le sol américain n’était qu’une rumeur, aujourd’hui la décision se précise de plus en plus. Le 31 août Donald Trump annonçait son intention de bannir l’application au nom de la sécurité nationale. Selon Bloomberg, le président des États-Unis serait sur le point de signer une ordonnance au Council on Foreign Investment in the United States (CFIUS) pour entamer le processus de désinvestissement de ByteDance.
Le réseau social ne s’est pas fait attendre pour répondre. « Nous avons entendu votre déferlement de soutien et nous voulons vous dire merci. Nous n’avons pas l’intention de partir », explique Vanessa Pappas, responsable de la branche américaine de TikTok. La semaine dernière, la plateforme annonçait le recrutement de nouveaux cadres pour se développer sur le sol américain. Vanessa Pappas n’a pas manqué d’ailleurs de rappeler que TikTok pourrait permettre la création de 10.000 emplois « au cours des trois prochaines années ».
A message to the TikTok community. pic.twitter.com/UD3TR2HfEf
— TikTok (@tiktok_us) August 1, 2020
Mais tout n’est pas perdu. Selon des informations révélées par le New York Times, ByteDance pourrait vendre sa branche américaine à une autre entreprise. Microsoft aurait bien avancé dans les discussions alors que la société a soudainement fermé sa plateforme de live Mixer il y a quelques semaines. « Même si nous ne commentons pas les rumeurs et les spéculations, nous sommes confiants en le succès à long terme de Tiktok », détaille le groupe. Le 2 août, Microsoft a confirmé être en discussion avec ByteDance et souhaite finaliser cet achat d’ici la fin de l’été. Selon des informations du New York Times, Donald Trump ne validerait pas cette option. Les investisseurs ont évalué TikTok à un montant énorme de 50 milliards de dollars, soit 50 fois ses revenus prévus pour 2020, et 17 milliards de dollars de plus que Snap.
POTUS made clear he is against proposed spinoff of Tik Tok with a resale to Microsoft or another company.
— Maggie Haberman (@maggieNYT) August 1, 2020
Une aubaine pour Triller?
Comme c’est le cas depuis des semaines déjà, cette nouvelle intervention de Donald Trump n’a pas manqué de faire réagir les créateurs de contenu sur TikTok. L’influenceuse la plus populaire sur le réseau social, Charli d’Amelio, s’est ainsi demandée sur Twitter s’il n’était pas judicieux pour elle de publier ces près de 2000 vidéos brouillons enregistrées sur la plateforme. Le hashtag #RIPTikTok a également été créé où les TikTokeurs s’expriment parfois avec amour ou tristesse, sur la disparition de leur application préférée.
i have 1,950 drafts should i post every single one rn
— charli d’amelio (@charlidamelio) August 1, 2020
Certains prennent les devants et se tournent vers une application similaire, Triller créée en 2015. Elle offre les mêmes fonctionnalités que ByteDance. Dans le courant du mois de juillet, 4 gros créateurs de contenu suivis sur TikTok se sont rapprochés de la plateforme. Josh Richards sera désormais le directeur de la stratégie. Noah Beck, Griffin Johnson et Anthony Reeves ont signé en tant qu’investisseurs et actionnaires.
Par ailleurs, Triller intente un procès contre TikTok et sa société mère pour violation de brevet. D’après l’application, la fonction de base utilisée par l’entreprise chinoise, celle de mettre en musique de courtes vidéos, est en violation d’un brevet qu’elle avait délivré en 2017. Ce brevet couvre largement les « systèmes et méthodes de création de vidéos musicales synchronisées avec une piste audio », selon Triller. « Les actes de contrefaçon directe et indirecte de ByteDance et de TikTok ont causé et continuent de causer des dommages à Triller », affirme le plaignant. « Triller est donc en droit de récupérer les dommages subis du fait des actes illicites de TikTok pour un montant qui sera indiqué lors du procès ».
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