Avec l’arrivée du DSA, quels sont les changements à noter sur les réseaux sociaux?
Social media. Vous l’avez certainement vu, sur Instagram ces derniers jours, l’application nous demande notre avis sur l’affichage de la publicité. Si on ne souhaite pas en voir, il faut payer 13 euros par mois. Un message pop up qui jaillit à la première ouverture de la plateforme et dont on n’avait jamais vu la couleur auparavant. C’est normal. Il s’agit de la suite logique après la mise en vigueur du Digital Services Act (DSA), la loi européenne qui vise à réglementer ce qu’il se passe sur les réseaux sociaux. Et depuis le mois d’août, les applications comme Instagram, TikTok ou encore YouTube ont dû se mettre en conformité avec cette nouvelle réglementation.
Dans les grandes lignes, les plateformes doivent agir plus rapidement lorsqu’un contenu est signalé et faire en sorte que les posts offensants, injurieux ou autres ne soient pas diffusés au plus grand nombre. Les premiers rapports de transparence sur les actions menées ces derniers mois par les réseaux sociaux ont été mis en ligne dans le courant du mois de novembre. Nous avons pu vous partager celui sur X, sur TikTok et sur Meta. La Commission Européenne a également souhaité faire le point. Dans un document mis en ligne il y a quelques jours, elle revient sur l’impact du DSA sur les plateformes.
Comment se portent les réseaux sociaux avec le DSA?
La loi européenne a-t-elle poussée les réseaux sociaux à faire évoluer leurs façons de procéder? Vont-ils dans le bonne direction? Il semblerait que oui, surtout en matière de modération, le point sur lequel grand nombre d’acteurs devaient s’améliorer. « Le DSA améliore considérablement les mécanismes de retrait des contenus illicites et de protection effective des droits fondamentaux des utilisateurs en ligne, y compris la liberté d’expression », peut-on lire dans ce rapport. Pour aider à détecter plus rapidement les contenus problématiques, des boutons de signalements plus facilement identifiables ou qui ont été créés spécifiquement à la suite de la promulgation de la loi européenne, comme l’outil de signalement de X, ont vu le jour.
Si les utilisateurs peuvent signaler de manière plus efficace, ils souhaitaient également mieux comprendre pourquoi un de leur contenu a été supprimé. Désormais c’est possible d’accéder à ces informations, car les plateformes ont l’obligation de donner ces précisions aux utilisateurs. Le groupe Meta, qui expliquait déjà brièvement le pourquoi du comment, a intensifié ces recommandations. Il y a également un outil qui a été créé et qui recense toutes ces actions. « La base de données de transparence du DSA est une base de données unique en son genre qui rend accessible au public toutes les motivations fournies par les fournisseurs de plateformes en ligne pour leur décision de modération de contenu« .
Autre évolution: les algorithmes. Quand il y a encore quelques mois, ils nous étaient imposés, aujourd’hui on a davantage la main. Les plateformes laissent le choix aux utilisateurs d’avoir un flux classé avec l’algorithme ou pas. TikTok, Facebook et Instagram proposent actuellement une option pour désactiver le flux personnalisé sur leurs plateformes. Concernant la publicité, les applications ont l’obligation de jouer la transparence également. Elle ne peut être diffusée aux plus jeunes. TikTok et YouTube règlent également par défaut les comptes des utilisateurs de moins de 16 ans sur le mode privé.
Avec ces différentes évolutions, la Commission Européenne semble être satisfaite, mais planche déjà sur la suite. Le DSA souhaite intensifier son contrôle sur les nouvelles fonctionnalités d’ecommerce. Les entreprises peuvent mettre en vente leurs produits sur certaines plateformes comme Facebook. Les réseaux sociaux « doivent désormais s’assurer que les vendeurs fournissent des informations vérifiées sur leur identité avant de pouvoir commencer à vendre leurs biens sur ces places de marché en ligne. »
Le rapport de la Commission européenne est à lire ici.