Après 10 ans de blogging, Bruno Maltor sait comment se réinventer
Influenceur. Le gouvernement se pose enfin sur le secteur du marketing d’influence, pour l’encadrer, mais aussi le comprendre. De quoi faire penser aux plus novices d’entre nous, que le milieu de la création de contenu sur les réseaux sociaux est tout nouveau. Mais il n’en est rien. Depuis quelques années déjà, des personnalités du Web fêtent leur 10e anniversaire. Il y a eu Cyprien, EnjoyPhoenix et en fin d’année 2022, Bruno Maltor. Ce grand voyageur s’est d’abord fait connaître via son blog, « Votre tour du monde », avant de s’établir sur différents réseaux sociaux, comme Instagram, TikTok ou encore YouTube et LinkedIn.
En l’espace de 10 ans, le créateur du contenu a pu voir son métier naître, évoluer avec l’arrivée de nouvelles tendances et plateformes, mais aussi créer un certain lien avec les acteurs du tourisme. Une décennie après avoir lancé son blog, Bruno Maltor confie être toujours autant passionné par son métier. « Si tu n’es pas passionné par ce que tu fais, tu arrêteras assez vite, car c’est un métier chronophage, qui te prend la tête », conclura-t-il l’interview donnée au site Les Gens d’Internet. Lors de notre échange, il a accepté de revenir sur ce qu’il a appris de son secteur d’activités tout récent.
Au départ, un simple blog voyage
L’histoire de Bruno Maltor, vous la connaissez certainement, car il a eu le temps de la raconter des centaines de fois. Tout commence donc en 2012 avec la création d’un blog. Dessus, le créateur de contenu décide de partage des articles concernant ses voyages, pour aider les aventuriers comme lui à planifier leurs prochaines destinations. Il s’agissait de retours d’expérience spontanée qui petit à petit, ont intéressé davantage de monde. Il s’est créé une véritable communauté, qui le suit encore aujourd’hui et au travers de ses projets, comme « Le verre du voyageur », un rendez-vous physique pour rencontrer une partie de ses abonnés.
Si sur papier les débuts semblent idylliques, Bruno Maltor se souvient aussi de la difficulté à approcher les offices de tourisme pour travailler avec eux et monétiser son métier naissant. « Au départ, quand je démarchais parfois, je n’étais pas vraiment respecté. Quand tu essayais de contacter des offices de tourisme, et quand on te répondait, on me demandait qui j’étais et quel était mon métier », nous indique Bruno Maltor. Le métier de blogueur voyage a mis du temps à s’installer et en 10 ans, le créateur de contenu a pu voyager dans de nombreux pays.
« Aujourd’hui, nous faisons partie des stratégies commerciales. Je n’ai plus besoin de démarcher, on vient à moi. » Mais si maintenant ce job est connu de tous, le blogueur doit néanmoins continuer de former ses partenaires à la communication d’influence sur les réseaux sociaux. « Parfois, il m’arrive de proposer des campagnes de A à Z en donnant mes idées, en expliquant pourquoi il vaudrait mieux faire comme ça plutôt que comme ci. D’un email à l’autre, on peut tomber sur quelqu’un qui est expert ou quelqu’un qui ne l’est pas du tout. Finalement, c’est un métier qui est encore assez nouveau. Ça implique de faire de l’éducation constante. Il ne se passe pas un jour sans que je le fasse. J’ai l’impression que ça n’avance pas assez vite. On nous contacte parfois pour des choses qui n’ont pas lieu d’être depuis 2 ans. Il faut se battre pour trouver de l’intérêt. C’est parfois une petite frustration », confie Bruno Maltor.
Voyager en 2023 pour Bruno Maltor, ça signifie quoi?
Cette expérience, Bruno Maltor la chérit plus que tout. Si aujourd’hui, de nombreux créateurs de contenu investissent le même domaine que lui, il n’en reste pas moins le premier. Celui qui a tout inventé et celui qui connaît les bonnes campagnes à mener sur le bout des doigts. De ces 10 années, le blogueur a appris énormément et est plus que fier du chemin parcouru. « J’ai l’impression d’avoir accompli beaucoup de mes rêves. En 2012, il n’y avait pas de métier, pas d’espoir d’en faire son travail », précise-t-il. « Je me sens apaisé. J’estime que j’ai atteint un niveau qui me permet de faire des projets que j’adore faire, collaborer avec des personnes que j’aime, ceux qui ont inspiré ma jeunesse comme Jamy Gourmaud ».
Avec l’expérience, Bruno Maltor estime que la remise en question est la bonne voie à suivre. Avec le confinement et les sujets de société qui en ont découlé, il n’a pas hésité à repenser sa manière de travailler. « Je me pose de plus en plus de questions. Il n’y a pas besoin d’aller au bout du monde pour créer du contenu qualitatif. En 2022, si l’on regarde mon travail sur YouTube, j’ai posté 42 vidéos. 80% d’entre elles ont été réalisées en Europe en voyageant au sol via les trains de jour comme de nuit. Pour un blogueur voyage, on peut estimer que ce n’est pas beaucoup. Quand je suis partie à New York, j’ai été à Miami en train. Ma vision est d’essayer de promouvoir un tourisme plus responsable », nous explique Bruno Maltor.
Pour la suite, le créateur de contenu veut toujours continuer de voyager. Mais sur place, il souhaite promouvoir une destination autrement que via les images que l’on voit partout. Il prend l’exemple de son voyage en en République Dominicaine où il a pris le temps de filmer « tout, sauf le tourisme basique ». À la clé, une vidéo centrée sur la nature et la beauté que peut offrir le territoire. « Rien n’est figé, il faut toujours se poser les bonnes questions et essayer d’avoir un impact positif », conclut-il.
Cet article a initialement été publié le 11 janvier 2023