Les blogueurs voyage doivent-ils s’inquiéter pour la suite?
Influence marketing. Les hangout, Zoom ou encore Skype ont été la norme pour de nombreuses entreprises durant le confinement. Les créateurs de contenu n’ont pas échappé non plus à ces évolutions! Dans un vlog partagé cette semaine, la YouTubeuse Sandrea assiste depuis son salon à la présentation du nouveau mascara Marc Jacobs avec le créateur en personne en direct sur Zoom. Une manière pour les entreprises de continuer de communiquer auprès des journalistes et des influenceurs sur leur lancement de produits, sans que personne ne puisse réellement essayer le produit.
Si les créateurs de contenu mode et beauté n’ont pour le moment plus accès aux événements presse, ils arrivent néanmoins à s’adapter à ce « monde d’après ». Aujourd’hui, ce n’est pas cette catégorie d’influenceurs qui suscite de vives questions mais une autre. Comment les blogueurs spécialisés dans le voyage s’adaptent-ils? Peuvent-ils continuer à travailler? À nous faire voyager?
Un business model mis à rude épreuve
Le business model des blogs voyage a en effet été mis à rude épreuve. En plus de collaborer avec des offices de tourisme, des compagnies aériennes ou encore des hôtels, ces créateurs de contenu développent pour la plupart un système d’affiliation. Cette partie leur permet de gagner une certaine somme à chaque fois qu’un de leur lecteur passe par le lien et effectue un achat. « Les gens ne voyagent plus et donc n’achètent plus, par exemple, d’assurances voyage via notre site, expliquent à La Nouvelle République Fabienne et Benoît Luisier, auteurs du blog Novo-monde. « On doit même rembourser les assurances: certains voyageurs qui avaient pris une assurance sur douze mois mais ont dû rentrer au bout de deux se font rembourser par l’assurance, qui nous demande de rendre notre commission », précisent-ils. Le couple a noté ainsi une baisse de 60% de leurs revenus.
« De nombreux influenceurs ont aussi évoqué leurs difficultés financières suite à l’arrêt de nombreux contrats de collaborations avec des marques. Il va être compliqué pour certains de rebondir. Je pense notamment à tous les influenceurs voyage, qui ne vont pas pouvoir repartir de sitôt et qui vont devoir innover et redoubler d’efforts pour proposer du contenu créatif à leurs abonnés et gagner leur vie. À mon avis, le tourisme local va grandement en profiter », précise au magazine Les Gens d’Internet Estelle Ducommun, consultante indépendante en marketing d’influence.
Christina Vidal raconte par exemple à Business Insider que dès le début de la crise sanitaire, elle a dû changer complètement de ligne éditoriale. L’objectif était de continuer à animer sa communauté sur les réseaux sociaux sans pour autant pouvoir partir et de collaborer avec des marques différentes durant cette période. « Je me concentrais sur les voyages de luxe, et ce n’est certainement pas ce à quoi les gens pensaient en mars et en d’avril », a-t-elle détaillé. « J’ai tout de suite pensé que si les gens ne lisaient les sujets sur les voyages, il fallait que j’écrive sur d’autres choses. »
Une profession qui sait rebondir
Le changement de ligne éditoriale n’a pas été aussi radical chez Bruno Maltor. Le blogueur français se réjouit d’avoir réussi à créer du contenu sur la thématique du voyage tout en restant chez lui. Sur son compte Instagram, il a notamment lancé un concours pour désigner avec ses abonnés les 7 merveilles du monde. Sur YouTube, il a enchaîné les vidéos face caméra sur les anecdotes de voyage ou sur son parcours. Des contenus qu’il n’a jamais eu le temps de faire. « J’ai pu créer du contenu malgré le fait que je n’étais pas en voyage et pour un blogueur voyage, je trouve ça plutôt cool et rassurant », explique-t-il à la rédaction de Les Gens d’Internet.
Pour cet été, Bruno Maltor va continuer de s’adapter à la situation. Il a déjà une idée bien en tête de ce qu’il veut faire. « J’ai à coeur de faire ces prochains mois principalement en France. Je pense qu’en juin, juillet et août je serai à 99% en France, à y créer du contenu, comme ça, ça mettra en avant notre beau pays », avoue-t-il. Pour la suite, il est sûr que les frontières pourront réouvrir, comme c’est le cas déjà pour l’Europe.
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