Après Instagram, la DGCCRF épingle des influenceurs sur YouTube et TikTok
Influence marketing. Le travail de la DGCCRF sur les influenceurs se poursuit en France. Le 12 janvier dernier, c’était au tour de l’influenceuse lilloise Cindy Gredziak de faire l’objet d’une injonction de la part de l’organisme. Un communiqué de presse a été publié sur les réseaux sociaux ainsi que sur le site. On peut notamment y lire ce qui lui est reproché. « L’enquête a mis en évidence que Madame Cindy GREDZIAK était rémunérée par des partenaires commerciaux pour promouvoir leurs produits ou services dans ses publications. Toutefois, les publications en question ne mentionnaient pas leur intention commerciale« , est-il indiqué.
La créatrice de contenu a reçu cette injonction par recommandé au mois de novembre dernier. La DGCCRF lui demandait de réaliser une vidéo à épingler sur son profil TikTok et sur YouTube pour afficher la décision de manière transparente à ses abonnés. En parallèle, une communication sur les réseaux sociaux allait également être faite. « Je n’en dors plus la nuit », précise Cindy Gredziak dans une vidéo YouTube publié à la fin de l’année 2023.
⚠️ La DDPP59 adresse une injonction à Mme Cindy GREDZIAK entrepreneur individuel à responsabilité limitée, pour pratique commerciale trompeuse sur ses comptes TikTok et YouTube
👉https://t.co/E8ukZK0DUp pic.twitter.com/pxdu4BL0Hn— DGCCRF (@dgccrf) January 12, 2024
Sur YouTube et TikTok, que reproche-t-on à Cindy Gredziak?
Dans ce contenu d’une vingtaine de minutes, la vidéaste a « eu envie de vous dire pourquoi j’ai dû faire ça. Vous donnez la vérité sur ce qu’il s’est passé. » En juin 2023, elle est convoquée par DDPP pour un interrogatoire qui a duré entre 2 et 3h. Les agents lui ont posé plusieurs questions, notamment sur ses hauls, pour savoir si elle avait été rémunérée par Zara ou encore Nike pour faire des placements de produits. À la fin, Cindy Gredziak a eu un rappel à la loi. « De juin à novembre, je n’ai plus eu de nouvelles. Et ce mois-ci (novembre), j’ai reçu un recommandé m’indiquant qu’ils avaient continué de me contrôler. […] Ils se sont mis à éplucher toutes mes vidéos. J’ai l’impression qu’ils cherchaient une faille, quelque chose. Et ils ont trouvé un petit truc », confie-t-elle sur YouTube. Qui lui reproche-t-on?
Les agents ont regardé avec attention ses vidéos sur YouTube et ont décelé plusieurs manquements. Le premier concerne date de cet été. « Nous sommes allés en Vendée, en vacances avec mes parents. Pendant cette semaine-là, nous avons été invité dans un dinopark, un zoo. Sur Instagram, je vous ai bien noté « collaboration commerciale ». Sur YouTube, je vous vlogue et j’ai fait un vlog entier de ma semaine en Vendée. Dans ce vlog, il y a des images du Dinopark où on a été invité […] J’ai oublié de noter sur ces plans « invitation » », explique-t-elle la voix tremblante. Un second oubli a été repéré dans un autre vlog où elle affiche un produit Dyson. L’influenceuse précise à l’oral qu’elle a reçu le produit, mais ne l’écrit pas sur la vidéo et dans la description.
En plus de son compte YouTube, la DGCCRF a aussi épluché son contenu sur TikTok. Dans une vidéo, où elle présente des produits de beauté de la marque Pixi, Cindy Gredziak ne précise pas qu’il s’agit de produits envoyés. « Je me sens démunie. J’ai l’impression que c’est démesuré par rapport à ce que j’ai pu omettre et je ressens un sentiment d’injustice », conclut-elle.