La loi sur les influenceurs adoptée à l’Assemblée nationale, mais tout le monde n’est pas ravi

La loi sur les influenceurs adoptée à l’Assemblée nationale, mais tout le monde n’est pas ravi

Influence marketing. Il fallait au moins un déçu. Ce 30 mars, les députés Arthur Delaporte et Stéphane Vojetta ont pu présenter à l’Assemblée nationale leur proposition de loi concernant l’encadrement du métier d’influenceurs. Elle a été votée à l’unanimité. « Nous venons de passer une première étape: la loi transpartisane décisive pour l’avenir de l’influence commerciale vient d’être adoptée à l’Assemblée nationale. Prochaine étape, le Sénat« , se félicite Bruno Le Maire sur Twitter. L’ensemble des professionnels du secteur semblent plutôt rassurés de ce qu’il vient de se dérouler. La présidente de l’UMICC , Carine Fernandez, nuance tout de même. « La loi votée aujourd’hui à l’Assemblée Nationale est une grande avancée, nécessaire, mais encore perfectible selon nous », écrit-elle sur LinkedIn.

S’ils peuvent souffler, une partie des acteurs l’influence se sentent néanmoins lésée. Ceux notamment qui évoluent dans le secteur de la cryptomonnaie. La proposition de loi qui vient d’être votée interdit la promotion de ces entreprises si elles ne sont pas titulaires de l’agrément PSAN (prestataire de service sur actifs numériques) délivré par l’AMF (autorité des marchés financiers). Ce document a pour objectif de réguler le marché lié aux devises numériques. Pour l’obtenir, il faut répondre à certaines conditions. D’après le journaliste Gregory Raymond, cofondateur du média The Big Whale spécialisé dans le domaine, à ce jour, « aucun agrément n’a encore été délivré en France ».

Les créateurs de contenu spécialisés en cryptomonnaie s’offusquent sur les réseaux sociaux

Si le marché est naissant dans l’Hexagone, certains créateurs de contenu comme le YouTubeur Hasheur ou la TikTokeuse Caroline Jurado ont fait de ce sujet une partie où l’entièreté de leurs contenus sur les réseaux sociaux. Leur monétisation dépend en partie de ces partenaires. Ils pourraient donc être handicapés dans le développement de leur activité. Hasheur s’est exprimé sur Twitter à ce sujet. « Je n’arrive pas à comprendre ce que nous avons manqué, tout le monde semblait bien alignés sur le côté non constructif de cette proposition« , explique-t-il sur Twitter, affirmant que pourtant, les précédents échanges avec les politiques avaient de quoi être optimistes. « On est très loin du ton porté par les députés lors de notre échange de mardi », poursuit-il.

D’autres créateurs ont également pris la parole. « Donc.. ce faux débat et cette fausse ouverture au dialogue pour trouver un compromis avec l’aide précieuse d’Hasheur n’aura été qu’une veine illusion. Dégoûté pour la France et la démocratie », déplore le YouTubeur Julien Roman sur Twitter.

Le journaliste Raphaël Bloch demande quant à lui des comptes au député Stéphane Vojetta. « Mr le député, juste une question: pourquoi avoir dit lundi soir que les « influenceurs » pourraient travailler avec les entreprises « enregistrées » comme PSAN auprès de l’AMF et refuser 3 jours après l’amendement du député Éric Bothorel qui allait précisément dans ce sens? », écrit-il sur Twitter.

La loi tout juste adoptée va désormais être entre les mains du Sénat.

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