Norman Thavaud reconnait avoir traversé une période « de frénésie de drague »
Influenceurs. En 2018, le mouvement #BalanceTonYouTubeur est lancé sur les réseaux sociaux pour dénoncer le comportement problématique de certains créateurs de contenu. Parmi les nombreux noms cités, celui de Norman Thavaud est énormément revenu, notamment avec des accusations de harcèlement sexuel. En décembre 2022, il est placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour viols et corruption de mineures. Quatre jeunes femmes ont porté plainte, trois d’entre elles étaient mineures au moment des faits. Elles dénonçaient des pressions psychologiques, et un usage abusif de sa notoriété pour obtenir des photos à caractères sexuelles. Pourtant, en octobre 2023, l’affaire a été classée sans suite, les infractions ont été jugées comme « insuffisamment caractérisées ».
Mais ce mardi 24 juin, Mediapart a publié une enquête basée sur 1400 pages du dossier judiciaire. Et ce qu’elle révèle remet tout en question. Pour la première fois, Norman Thavaud avoue avoir « commis des erreurs » et « manqué de discernement », évoquant une période de « frénésie de drague ». Face à ce rebondissement dans cette affaire, les plaignantes veulent relancer la procédure judiciaire contre Norman Thavaud.
Norman Thavaud admet qu’il aurait dû « couper court tout de suite dès lors que la personne en face n’avait pas la majorité »
Dans cette enquête, Mediapart révèle la posture ambiguë de Norman Thavaud dans cette affaire. Le YouTubeur n’a pas souhaité répondre directement aux questions des journalistes, mais son avocat leur a fait parvenir sa version des faits. Jusqu’ici, il a nié les accusations qui lui ont été reprochées. Désormais, il reconnaît avoir fait « des erreurs et des fautes sur le plan moral », et qualifie son comportement comme étant marqué par « une absence totale de recul » face à sa notoriété sur YouTube. Il admet aussi qu’il aurait dû « couper court tout de suite dès lors que la personne en face n’avait pas la majorité ». Malgré sa prise de responsabilité sur certains points, Norman Thavaud continue de prôner son innocence pénale. Selon lui, il n’est ni coupable de corruption de mineures, ni de viols. Il reconnaît que son comportement dans les échanges était déplacé, mais pas illégal.
Face à ces révélations, les plaignantes ne comptent pas en rester là. En 2023, elles ont déposé plainte avec constitution de partie civile, ce qui permet à un juge d’instruction d’enquêter, même après le classement sans suite de l’affaire. L’enquête de Médiapart leur offre de nouvelles pièces. Auprès du média, l’une des plaignantes s’indigne: “Pourquoi la justice n’a-t-elle pas pris en compte ces preuves ?”. Grâce aux extraits des messages, à sa position ambiguë, et à la reconnaissance de ses erreurs, elles espèrent faire rouvrir le dossier.
Depuis cette affaire, Norman Thavaud se fait discret sur les réseaux sociaux. YouTube a suspendu la monétisation de sa chaîne dès 2022, les partenariats avec les marques ont cessé. En août 2024, il a tenté de faire son retour sur le réseau social en partageant sa version des faits. Aujourd’hui, il publie de temps à autre du contenu sur les réseaux sociaux pour donner des nouvelles à sa communauté.
