L’UNESCO lance une formation à destination des créateurs de contenu

L’UNESCO lance une formation à destination des créateurs de contenu

Influenceurs. À mesure que le secteur se professionnalise, les créateurs de contenu veulent qu’on les prenne au sérieux. Pour ça, ils passent des certifications, comme le certificat de l’influence responsable de l’ARPP, prennent la parole sur des sujets sensibles tels que la politique, ou partagent des informations utiles à leur communauté. Maintenant que les réseaux sociaux sont devenus de véritables moteurs de recherche, les utilisateurs s’en servent pour s’informer, sans forcément vérifier les informations qu’ils voient passer. Alors, pour lutter contre la désinformation, il est crucial pour les créateurs de contenu de vérifier leurs sources avant de les partager. Mais, est-ce vraiment toujours le cas?

Pour en savoir plus, l’UNESCO s’est intéressé aux créateurs de contenu spécialisés dans l’information pour « leurs pratiques, leurs considérations éthiques et leurs besoins », comme le décrit un communiqué de presse. Une enquête a été réalisée auprès d’influenceurs dans 45 pays, et a pour but de mettre en avant, la formation pour les créateurs imaginée par l’organisation.

Pour en parler et présenter tout ce travail, l’UNESCO a rassemblé des journalistes à leur siège parisien, le 26 novembre 2024. « La croissance exponentielle de la désinformation est un défi majeur pour nos sociétés. On sait que les plateformes sont devenues le premier canal au monde pour l’accès à l’information, surtout pour les jeunes », affirme Tawfik Jelassi, sous-Directeur général de l’UNESCO pour la Communication et l’Information.

5 informations à retenir sur les créateurs de contenu et la diffusion de l’information sur les réseaux sociaux

Les 500 créateurs de contenu interrogés pour cette enquête sont des personnes qui publient de l’information sur les réseaux sociaux à destination d’une audience de plus de 1000 abonnés. Voici ce qu’il faut retenir:

  • Seulement 21% des créateurs de contenu qui ont participé à l’étude possèdent une formation journalistique, et 62% ne vérifient pas toujours la véracité d’une information avant de la partager à leur audience. « C’est une tendance positive qui donne aux gens de nouvelles possibilités de s’exprimer et qui améliore la diversité et la pluralité des contenus. Mais, les créateurs le font sans avoir eu au préalable une formation, ou un accompagnement adapté », souligne Tawfik Jelassi.
  • Pour 42% d’entre eux, le nombre de like et de vues sur une publication déterminent la crédibilité d’une information. Quand ils doutent, 36,9% vérifient la source de l’information, alors que 33,5% partagent l’information à partir du moment où ils ont confiance en la source, ou le créateur de contenu.
  • Pour Mamadou Dembele, créateur d’Impact Story, le plus gros défi quand on fait de l’information sur les réseaux sociaux, « c’est de faire du contenu informatif, tout en s’assurant qu’il va plaire à l’algorithme, parce qu’on a des équipes à payer », explique-t-il lors de la conférence de presse. Il faut donc trouver un équilibre en proposant du contenu vérifié, tout en faisant assez de vues pour monétiser.

  • Pour Salomé Saqué, le plus difficile est de créer du contenu en tant que femme journaliste et de subir constamment du cyberharcèlement, ce qui impacte son contenu. « Je ne mettrai jamais de décolleté en vidéo, j’ai même arrêté de mettre du rouge à lèvres rouge pour éviter les insultes », décrit-elle. 32% des créateurs répondant à l’étude ont été la cible de harcèlement en ligne et la plupart d’entre eux ne le signalent ni aux plateformes, ni aux autorités. Salomé Saqué, elle, a décidé de porter plainte.
  • L’UNESCO lance sa propre formation. Elle se nomme « Voix de confiance: former les influenceurs et les créateurs de contenu dans la lutte contre la désinformation ». Ce cours est gratuit et se déroule sur 4 semaines. On y retrouve des figures influentes du journalisme sur les réseaux sociaux, comme Charles Villa et Hugo Décrypte. En un mois, l’UNESCO a recensé plus de 9000 inscrits dans 170 pays. « C’est la première formation mondiale destinée aux créateurs de contenu et aux journalistes numériques. Notre but est de créer une communauté mondiale de créateurs de contenu formés pour pouvoir travailler avec eux et développer des normes d’auto-régulation », affirme Tawfik Jelassi.

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