Avant le second tour des élections législatives, ces agences d’influence réagissent aux prises de parole des influenceurs
Social media. Depuis le 10 juin, les réseaux sociaux ne ressemblent pas à ce qu’ils étaient avant. La cause de tout ce remue-ménage? L’arrivée en tête de l’extrême droite aux élections européennes, puis au premier tour des élections législatives en France. Pourtant, sur les réseaux sociaux, de nombreux influenceurs ont pris la parole pour inciter leurs communautés à faire barrage au Rassemblement National, comme Squeezie, Léna Situations, ou encore Esther Luxey.
Le second tour des élections législatives se déroule le 7 juillet prochain. À l’issue de ce vote, une nouvelle politique sera mise en place. Alors, pendant l’entre deux tours, deux fondatrices d’agence d’influence engagées ont pris la parole sur les réseaux sociaux, pour faire part de leurs doutes, mais surtout faire le point sur les actions menées.
Faire barrage à l’extrême droite avant les élections législatives, l’objectif ultime
Dans une tribune, écrite par Marie Cayrel, PDG de l’agence engagée OVW, elle pointe du doigt les prises de positions plus effacées des influenceurs pendant l’entre deux tours. Elle rappelle que parler de politique dans ce milieu est une nécessité, et que les créateurs de contenu ont la responsabilité d’éduquer leurs communautés. « Leurs communautés leur font confiance, il en va donc de leur responsabilité de prendre la parole sur les sujets politiques, afin d’au moins les éduquer », explique-t-elle. Elle précise pour ceux qui ne veulent pas prendre position que « la neutralité n’existe pas en politique ».
Cependant, elle justifie ce manque de prise de parole par la charge mentale exercée sur les influenceurs, en rappelant que « tout le monde n’est pas en capacité psychique, psychologique et physique de se positionner politiquement et de s’exposer ainsi sur les réseaux sociaux ». Les influenceurs font donc face à de multiples conséquences, dy cyberharcèlement à la perte d’abonnés. Après sa prise de parole, Squeezie a perdu plus de 100.000 abonnés sur YouTube, d’après Social Blade, mais il en a gagné plus de 80.000 sur Instagram. Sur son profil LinkedIn, elle a déclaré « j’ai honte. Et surtout, j’ai peur », et a rappelé les mesures qui font que le Rassemblement National est un parti dangereux, selon elle.
Perrine Bon, fondatrice de l’agence engagée Perrine Am tient un discours similaire. Pour elle, « le moral n’y est plus », comme elle l’explique dans sa dernière publication sur LinkedIn. « Je suis fatiguée. Je suis triste. Je suis terrifiée. On va devoir trouver la force de continuer à lutter dans un pays dirigé par l’extrême-droite et ses alliés », poursuit-elle. Elle demande à tous ceux qui la lisent de faire barrage au RN le 7 juillet, tout en proposant un ensemble de ressources pour les personnes qui souhaite participer à ce combat.