YouTube. En 2014, un jeu pour le moins improbable fait son apparition sur Internet. Développé par une seule personne, Yandere Simulator propulse les joueurs dans un lycée japonais aux côtés d’Ayano Aishi, une héroïne prête à tout pour séduire son Senpaï. Et “prête à tout” signifie vraiment tout: manipulations, sabotages… allant même jusqu’au meurtre pour écarter ses rivales.
Le concept, à la fois original et dérangeant, intrigue immédiatement la communauté gaming. Mais derrière ce jeu qui enflamme YouTube se cachent un créateur controversé, un développement sans fin… et un impact énorme sur les créateurs de contenu. Aujourd’hui, en 2025, Yandere Simulator ne connait plus le même succès qu’il y a 10 ans, voici pourquoi.
https://www.youtube.com/watch?v=9KQFDT-XiYU
Les débuts de Yandere Simulator sur le YouTube français
En 2015, le jeu arrive sur les chaînes YouTube françaises. Très vite, c’est l’explosion. Squeezie en parle d’abord dans une vidéo multi-jeux et dans les commentaires, c’est Yandere Simulator qui retient toute l’attention. Un mois plus tard, il lui consacre une vidéo entière qui dépasse les 10 millions de vues. Suivront une dizaine d’épisodes, chacun cumulant des millions de vues. Le principe du jeu est simple: Ayano Aïchi est amoureuse d’un garçon surnommé Senpaï. Chaque semaine, une nouvelle rivale apparaît dans le jeu. Elle doit s’en débarrasser par tout les moyens si elle veut obtenir le cœur de son amoureux.
Même phénomène à l’international. PewDiePie, par exemple, publie plusieurs vidéos qui cartonnent elles aussi. Le succès est global et auto-alimenté: Yandere Dev, le développeur du jeu, publie régulièrement des mises à jour pour apporter de nouvelles mécaniques. Donc, chaque nouveauté offre du contenu frais aux créateurs. Pour les YouTubeurs, c’est du pain béni: un jeu gratuit, régulièrement mis à jour, et un public qui en redemande. C’est aussi l’un des rares cas où la communauté peut suivre en direct la transformation d’un jeu. Avec le temps, on passe d’un simple lycée en blocs gris aux premiers modèles de personnages, jusqu’à un univers plus complet, ponctué de références à la pop culture.
Polémiques, développement interminable…
Mais la dynamique finit par se briser. Le développement avance à un rythme extrêmement lent. Dix ans après son lancement, Yandere Simulator n’existe toujours qu’en version réduite. Le développeur à promis 10 rivales qu’Ayano Aïchi va devoir éliminer au fil des semaines pour gagner le cœur de son Senpaï. En 2025, seules les deux premières rivales font partie de la première version de Yandere Simulator. Pour les créateurs, la matière devient rare : difficile de continuer à alimenter une série quand le jeu ne bouge plus.
Le fond du jeu lui-même pose aussi problème. Certaines mécaniques, comme l’échange de services contre des photos de sous-vêtements, commencent à susciter des critiques. Ce qui faisait sourire en 2015 paraît plus gênant à mesure que la communauté s’élargit et que le regard évolue. Sur Twitch, le jeu est même interdit sans la mention “réservé aux adultes”. À cela s’ajoute la personnalité de Yandere Dev, le créateur. Critiqué pour son manque de professionnalisme, ses difficultés à accepter la critique et ses conflits avec d’autres développeurs, il se met à dos une partie de sa communauté. L’exemple le plus marquant reste Love Letter, un jeu vidéo inspiré de Yandere Simulator, créé en deux semaines par DrApeis, abandonné après que son créateur a reçu des pressions et menaces de la part de Yandere Dev.
Pourtant, impossible de nier l’influence qu’a eue Yandere Simulator sur les créateurs de contenu. En France comme ailleurs, il a marqué toute une période de YouTube. Il a aussi prouvé qu’un jeu inachevé pouvait devenir un phénomène mondial grâce aux communautés en ligne. Aujourd’hui, le jeu n’a plus l’impact qu’il avait en 2015. Mais pour ceux qui ont créé du contenu dessus, il reste un symbole fort. Derrière l’engouement, c’est toute une époque qui se dessine à travers les témoignages de ceux qui l’ont vécue.
Découvrez davantage de détails dans notre vidéo YouTube où les créateurs de contenu DeoLynk, Frite ainsi que Lori Bonni nous partagent leur point de vue.
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