Que se passe-t-il entre BodyMinute et la TikTokeuse Laulevy?
TikTok. Le début de l’année 2024 n’est pas paisible pour tout le monde. Par exemple, le YouTubeur Michou continue d’être dans la tourmente à cause de son jeu de société inadapté aux enfants. En parallèle, d’autres profils continuent d’entacher leur image. C’est le cas de la chaîne d’institut de beauté BodyMinute sur TikTok. Depuis quelques jours, plusieurs créateurs de contenu publient des vidéos sur le réseau social pour critiquer plusieurs contenus qui ont été postés sur le compte officiel de l’enseigne.
Les vidéos de BodyMinute mettent en scène une créatrice de contenu, et cherchent à la tourner en dérision. Mais, en réalité, ce n’est pas la première fois que l’enseigne vise cette TikTokeuse, puisque leur querelle a commencé en 2022. Voici pourquoi la marque est dans la tourmente en ce début d’année 2025.
Le conflit entre BodyMinute et la TikTokeuse Laulevy
Pour comprendre comment tout a commencé, il faut remonter au 26 octobre 2022. La créatrice de contenu Laulevy, qui se définit comme une « militante du bien-être au travail », publie une vidéo sur TikTok, où elle parodie les esthéticiennes de l’enseigne BodyMinute, à la suite d’une mauvaise expérience. La vidéo passe inaperçu et ne fait pas énormément de vues à ce moment-là. Cinq mois plus tard, Laulevy reçoit des messages privés sur Instagram de la part d’esthéticiennes de la marque. Elles l’informent qu’un courrier circule en interne dans l’entreprise pour faire signaler son compte et sa vidéo, sans succès jusqu’à présent.
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À cette époque-là, Laulevy n’est pas une créatrice de contenu à temps plein. Elle travaille dans une agence de publicité. BodyMinute a décidé de rédiger plusieurs courriers adressés à l’employeur de Laulevy pour lui demander de lui faire supprimer sa vidéo « mensongère » sur l’enseigne de beauté. « Leur hypothèse, c’était que mon employeur m’avait commandité à faire cette vidéo, parce qu’on travaillerait avec des marques concurrentes », décrit-elle dans sa vidéo d’explication. Par la suite, BodyMinute a envoyé des huissiers sur le lieu de travail de Laulevy pour fouiller les ordinateurs et prouver leurs dires. D’après la créatrice de contenu, aucune preuve n’a été trouvée, et elle pensait que cette histoire était derrière elle.
La polémique entre BodyMinute et Laulevy continue par vidéos interposées
Laulevy a reçu par la suite plusieurs mises en demeure de la part des avocats de BodyMinute pour lui faire supprimer plusieurs vidéos: celle où elle parodie l’enseigne, et celle où elle explique la situation à sa communauté. Face à son refus, l’entreprise a décidé de l’assigner en justice devant le tribunal de commerce pour « dénigrement commercial », en décembre 2024. « Je ne pensais pas que BodyMinute irait aussi loin », explique-t-elle.
@laulevy Body minute m’assigne en justice suite à une vidéo parodique que j’ai publié en 2022. Je vous explique tout. #storytime #proces #justice
Puis, le 18 décembre, la créatrice de contenu est tagguée sur une vidéo TikTok. Il s’agirait du compte d’une esthéticienne de l’enseigne. Dans la vidéo, les jeunes femmes s’amusent et dansent. Pour Laulevy, il s’agit soit d’une mauvaise blague, soit d’une provocation. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Maintenant, c’est le compte TikTok officiel de la marque qui s’en prend à l’influenceuse, en la surnommant « Laurène la haine », depuis le 31 décembre 2024.
@bodyminuteofficiel Bodyminute et les syndicats de l’esthétique ont assigné laurene la haine @laulevy en justice et lui demandent réparation pour avoir publié des vidéos de dénigrement et de diffamation à des fins uniquement lucratives sur tiktok #bodyminute #laurène #justice #humour #estheticienne #institutdebeauté #syndicatdelesthetique #vérité
Pour la jeune femme, cette vidéo est « diffamante et comporte des propos mensongers ». La marque l’accuse également d’avoir créé des « dizaines de faux comptes » pour commenter négativement leurs réseaux sociaux, ce que la créatrice dément formellement.
@laulevy Le 31/12/2024, le compte TikTok @bodyminuteofficiel publiait une vidéo à mon sujet : voici ma réponse.
Après la publication de cette vidéo, qui a fait plus de 750.000 vues, d’autres créateurs de contenu ont pris la parole pour défendre Laulevy. « BodyMinute ne se rend pas compte à quel point son image de marque est dégradée. Je pense que l’histoire de BodyMinute et de Laulevy va faire le tour des écoles de commerce », affirme Aka Chanyy. « BodyMinute, vous pouvez arrêter de harceler Laulevy? », lance Sindy Avecuns. D’autres créateurs ont décidé de la soutenir en partageant leur mauvaise expérience avec l’enseigne.
@akachanyy Bodyminute ça va pas ??? #fyp #pourtoi #pourtoii #fyppp #corporate #corporatetiktok #corporatelife #alternance #alternanceapprentissage #communication #travail #mondedutravail #ecoledecommerce #conseil #conseiltiktok
BodyMinute donne rendez-vous à Laulevy le 16 janvier pour le « verdict » devant la justice. Mais d’après la créatrice de contenu, il ne se passera rien à cette date. Leurs avocats vont simplement « échanger leurs écritures », et le procès aura sûrement lieu « à la fin de l’année 2025 ». En tout cas, l’enseigne semble continuer de surfer sur la polémique, puisqu’une autre vidéo sur la créatrice de contenu a été publiée le 2 janvier. Ce contenu est une republication d’une vidéo de Gary Antunes Carvalho qui « prend la défense de toutes les esthéticiennes de France ».
@bodyminuteofficiel Stop de faire des vidéos qui se moquent des jeunes esthéticiennes qui démarrent dans le métier. Elles sont toutes courageuses, honorables et méritent le respect, même si ça n’est pas assez pour Laurène La Haine POV. Tout cela uniquement pour générer des revenus grâce à des vidéos TikTok, c’est inadmissible #bodyminute #laurène #justice #humour #estheticienne #institutdebeauté #syndicatdelesthetique #vérité #pourtoi