TikTok. L’application chinoise est entrée dans nos vies et difficile de la faire en sortir. Elle cumule des dizaines de millions de visiteurs par jours. Certains utilisateurs utilisent l’applicationpour se divertir, et d’autres comme une véritable source d’information, à l’image des grands médias d’actualités. Tous les sujets y sont abordés. Par exemple, depuis le 7 octobre 2023, la guerre est déclarée entre le Hamas et l’Israël. Des utilisateurs ont pris la parole à ce sujet et les images des affrontements y sont diffusées.
À la suite de cette actualité, une montée d’incidents antisémites ont été enregistrés à travers le monde et surtout aux États-Unis. Les réseaux sociaux avaient déjà été rappelés à l’ordre par Thierry Breton il y a quelques semaines, afin de supprimer certains types de contenus violents. Face à la montée de la haine antijuive, 45 influenceurs issus de cette communauté, ont écrit une lettre à TikTok, le 1er novembre 2023, pour demander à l’application d’effectuer des changements afin d’assurer leur sécurité. Pour l’instant, seul le Tiktokeur Eitan Bernath à pris la parole sur X, Instagram et TikTok à propos de cette lettre.
Des créateurs de contenus sur TikTok « effrayés et désemparés », peut-on lire dans la lettre
Cette longue lettre commence par « Cher TikTok, votre plateforme n’est pas sûre pour les utilisateurs juifs ». À travers leurs mots, ces influenceurs sonnent l’alarme en affirmant qu’ils sont exposés à un danger aussi bien numérique que physique. Voici ce qu’ils demandent à la plateforme pour assurer leur sécurité:
- Réparer les outils de sécurité
D’après ses influenceurs, la fonctionnalité qui leur permet de filtrer les commentaires en bannissant un mot ou une expression serait défectueuse. En effet, ils seraient toujours en mesure de recevoir des commentaires haineux et des menaces de mort, malgré le fait qu’ils aient demandé à ne plus voir ce type de commentaires. Par exemple, certains utilisateurs contourneraient les dispositifs de sécurité en utilisant le symbole « $ » au lieu du « S ». À cause de cette situation, ces influenceurs sont contraints de mettre leurs comptes en privé, ce qui est vu comme une « punition » pour ceux qui vivent des réseaux sociaux.
- Modérer le contenu de manière « juste, équitable et sûr »
Ces créateurs de contenu dénoncent le fait que l’application ne détecte aucune anomalie lorsque les créateurs juifs font des signalements à la plateforme après avoir reçu des menaces de mort. « Les histoires à la première personne sur les atrocités commises contre des civils israéliens sont immédiatement signalées et supprimées, et les créateurs sont bombardés de commentaires antisémites. Et le public des créateurs juifs – des communautés pour lesquelles nous avons travaillé longtemps et durement – est plus inaccessible que jamais, avec des critiques violentes alimentant un engagement basé sur des algorithmes dans la mauvaise direction. » Ils accusent l’algorithme de récompenser les comportements hostiles en dévalorisant leur contenu via un shadowban.
- Privilégier les contenus « vérifiés et objectifs »
Les 45 influenceurs dénoncent la banalisation de la « désinformation généralisée ». Ils aimeraient que TikTok signale ses contenus de la même façon que cela a été fait lors de la crise du Covid 19.
- Fournir une infrastructure « rapide et solide » pour répondre aux menaces physiques
Enfin, ces créateurs de contenus veulent la création d’un gestionnaire de communauté qui serait dédié aux créateurs juifs. Ils affirment que TikTok a déjà mis en place ce type de dispositif pour d’autres minorités sans citer de noms.
@eitan DearTikTok.com #jewish #jewtok #jewsoftiktok
Ils affirment en conclusion que TikTok est bien plus qu’une application et que c’est son devoir de protéger la communauté juive des attaques dont elle est victime depuis le 7 octobre 2023. « C’est votre chance de protéger vos créateurs de contenu juifs, la communauté juive TikTok et de nombreuses autres communautés touchées par les lacunes de l’infrastructure de sécurité de TikTok. »
À ce propos, le réseau social a répondu au magazine USA Today, qui affirme que celle-ci « a supprimé plus de 775.000 vidéos et fermé plus de 14.000 diffusions en direct faisant la promotion de la violence, du terrorisme, des discours de haine, de la désinformation et d’autres violations de ses règles ».
Pour lire la lettre en intégralité, c’est ici.