L’influence à la performance, une nouvelle opportunité pour les créateurs de contenu et les marques?
Influence marketing. Depuis le mois de juillet 2023, YouTube réalise un test aux États-Unis qui en dit long sur l’évolution de la monétisation des créateurs. L’équipe a imaginé le programm affiliate partner qui permet aux vidéastes de se rémunérer via de l’affiliation. De quelles manières? Lorsqu’ils évoquent un produit et/ou une marque, la plateforme suggère aux utilisateurs automatiquement un achat. Pour réaliser ce projet, YouTube s’est associée aux plateforme d’affiliation pour piocher directement dans les catalogues des marques qui y ont été renseignées. Une collaboration qui ne passe pas inaperçu auprès d’Effinity.
Depuis 9 ans, l’équipe accompagne les annonceurs comme Maisons du Monde, Homair ou encore Carrefour sur plusieurs stratégies dont leur programme d’affiliation. « Au début, les blogueurs et les instagrameurs ont commencé à s’intéresser à ce système de monétisation. Puis, les YouTubeurs spécialisés dans l’hightech sont présents depuis de nombreuses années. Plus globalement, l’influence sur-mesure a pris le dessus ces 6 dernières années, avec des opérations spéciales proposées aux créateurs. Depuis la loi sur les influenceurs en juin 2023, nous avons vu un retour de l’intérêt de l’influence à la performance », indique au site Les Gens d’Internet, Christophe Bosquet, président et fondateur de l’agence Effinity. Depuis un an, l’équipe observe, à la fois, que les annonceurs et les influenceurs se tournent de plus en plus vers l’affiliation.
L’affiliation chez les annonceurs, quelles opportunités ?
L’affiliation a toujours été présente sur Internet, et les réseaux sociaux. Elle a toujours été un outil marketing pour développer les ventes et sa notoriété. Dans le secteur de l’influence, les personnes qui s’y intéressent en 2024 ne sont pas les mêmes qu’il y a 9 ans note Christophe Bosquet. « Les interlocuteurs que nous avons ne sont pas issus du marketing digital, mais de la communication digitale. Ce qui a changé la façon de travailler. La première évolution est que cet intérêt du secteur de la communication a élargi l’influence à la performance à tous les univers produits. Avant, cette stratégie était très propice à l’influence comme la beauté ou la partie hightech, maintenant elle concerne tous les univers (sport, alimentaire, décoration…). » Des acteurs du B2B s’y mettent même lors de leur campagne d’influence, comme avec Abby par exemple.
Se tourner vers l’influence à la performance est un outil de traçabilité pour les annonceurs. Via un lien ou un code promotionnel, ils peuvent davantage comprendre l’impact de leurs campagnes. « Le côté ROIste attire les marques. Nous sortons des budgets de communication où on regarde simplement la portée. Là, on est sur le chiffre d’affaires généré. Le risque est mesuré », explique Christophe Bosquet. Pour l’expert, l’affiliation répond également à un besoin de s’ouvrir à d’autres mécanismes et stratégies, quand les coûts en ads sur Google augmentent et que les budgets en social ads sont également conséquents.
« Il y a des influenceurs qui, quand on parle d’affiliation, disent non »
L’influence à la performance est également un moyen pour les entreprises de détecter leur potentiels nouveaux ambassadeurs. Elles peuvent ainsi accéder à de la data qui leur indique les créateurs avec qui s’associer, car ils vendent davantage que d’autres. « C’est aussi un moyen de faire évoluer les relations. Quand avant, les créateurs étaient payés pour réaliser un contenu, ils reçoivent ici de l’argent si leur prise de parole a un impact. On est dans une logique de donnant-donnant », conclut Christophe Bosquet. Via l’affiliation, les annonceurs ont également la possibilité d’envisager des collaborations différentes avec leurs ambassadeurs.
Du côté des créateurs de contenu, l’affiliation existe depuis des années. À son lancement, l’influenceuse Noholita ne gagnait sa vie que via ce type de campagnes. Pourtant, de nombreux créateurs de contenu ont peur de ce terme, d’après le fondateur d’Effinity. « Il y a des influenceurs, qui, quand on parle d’affiliation, disent non. Alors que quand on parle d’influence à la performance disent oui. Il y a un côté méconnaissance de l’affiliation. Historiquement elle a eu une mauvaise image », analyse Christophe Bosquet. Pour l’agence, l’affiliation peut être un véritable nouveau levier de monétisation pour les créateurs. Ils sont également plus libres: ils choisissent les produits, les marques à mettre en avant et n’ont aucune pression sur la date de publication.
Avec le développement d’outil sur des plateformes comme YouTube ou encore Amazon qui continue son chemin dans ce secteur, il se pourrait bien que l’affiliation évolue encore.