En un an, Addiction France a repéré plus de 5000 contenus pro-alcool sur les réseaux sociaux

En un an, Addiction France a repéré plus de 5000 contenus pro-alcool sur les réseaux sociaux

Social media. Ces dernières années, les réglementations sont beaucoup plus strictes dans le monde de l’influence et des réseaux sociaux, notamment avec la loi du 9 juin 2023 qui encadre les pratiques commerciales, ou la loi Evin. Plusieurs créateurs ont déjà été sanctionnés pour avoir fait la promotion de contenus autour de l’alcool. En mars 2024, Anna Rvr a été condamnée à verser 3000 euros d’amende pour sa collaboration avec Côtes des Roses. McFly et Carlito ont arrêté leurs dégustations d’alcool après avoir reçu un rappel à la loi. La chaîne YouTube Coco Bongo a totalement disparu, après avoir supprimé toutes ses vidéos.

Tous ces exemples montrent bien que les créateurs doivent prendre leurs responsabilités et redoubler de vigilance quand ils font des contenus en lien avec l’alcool. Le 9 décembre, l’association Addiction France alerte une fois de plus sur la promotion massive de l’alcool sur les réseaux sociaux. En un an, « rien ne semble avoir changé », peut-on lire dans un communiqué.

« Il est urgent d’interdire toute forme de publicité pour alcool sur les réseaux sociaux et d’instaurer des sanctions réellement dissuasives », demande Addiction France

Depuis plusieurs années, l’association Addiction France scrute les contenus des influenceurs sur les réseaux sociaux, afin de s’assurer qu’ils respectent bien la loi Evin. La loi indique qu’il est interdit de faire la publicité de l’alcool dans un cadre festif, pour ne pas en encourager la consommation, surtout auprès des jeunes. En juillet dernier, Addiction France a notamment déposé plainte contre Maison Bagarre, la marque de vin blanc pétillant en cannette d’Océane Amsler. L’association considère que l’une de ses campagnes a été pensée « pour séduire un public jeune, particulièrement féminin ».

Depuis un an, Addiction France a repéré plus de 5000 contenus pro-alcool sur les réseaux sociaux. 116 nouveaux créateurs de contenu ont été contactés afin de les sensibiliser à la loi Evin. Depuis juin 2021, plus de 16.000 publications problématiques ont été observées sur Instagram et TikTok. 957 marques sont dans le viseur de l’association, dont Heineken, Ricard ou encore Aperol. Malgré son statut de « signaleur de confiance », auprès de l’ARCOM, « Addiction France constate une réactivité insuffisante face aux demandes de retrait de contenus problématiques », indique le communiqué. « Le flou législatif persiste, encourage les infractions et renforce, chaque jour, le sentiment d’impunité des influenceurs qui en viennent à dénigrer nos missions d’utilité publique, et ce malgré notre statut de signaleur de confiance », ajoute Myriam SAVY, Directrice de la communication et du Plaidoyer à Addictions France.

Parmi les 442 influenceurs déjà contactés par l’association, 42% continuent à faire la promotion de l’alcool. 92 d’entre eux possèdent le certificat d’influence responsable délivré par l’ARPP. En 2025, Addiction France est face à une nouvelle manière de faire, puisque les influenceurs font souvent la promotion de l’alcool dans leurs stories, qui sont des formats éphémères, dont plus difficiles à repérer. « Aujourd’hui 73% des contenus que nous analysons sont des stories », précise Franck Lecas, Responsable juridique à Addictions France. « Il est urgent d’interdire toute forme de publicité pour l’alcool sur les réseaux sociaux et d’instaurer des sanctions réellement dissuasives », demande l’association.

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