Pourquoi Zoella ne poste plus rien sur sa chaîne YouTube
Influenceurs. À la fin des années 2000, YouTube devient un espace où de jeunes passionnés s’expriment librement sur la beauté, la mode ou leur quotidien. Parmi eux, une Anglaise nommée Zoë Sugg se fait rapidement remarquer. En 2009, elle commence par créer un blog intitulé Zoella. Elle partage ses coups de cœur beauté et mode, puis elle poursuit en faisant des vidéos sur YouTube, un format encore tout nouveau à l’époque. Rapidement, Zoë Sugg attire une génération d’adolescentes et devient une pionnière du mouvement des “beauty gurus” au Royaume-Uni.
Mais derrière le succès fulgurant, les collaborations prestigieuses et une marque florissante, la carrière de Zoë Sugg a aussi été marquée par des polémiques et une transformation publique importante. Voici comment l’influenceuse britannique Zoë Sugg s’est reinventée, en passant de personnalité adorée, à une personne moins populaire, mais toujours aussi présente sur les réseaux sociaux.
Les débuts de Zoella sur YouTube
Dès ses premières vidéos YouTube, Zoë Sugg séduit par sa fraîcheur. Sa première vidéo, supprimée depuis, est un tag dans lequel elle présente les objets de sa chambre. Ses contenus, hauls, vlogs, conseils beauté, captent l’air du temps d’une jeunesse à la recherche d’authenticité. En 2013, elle atteint le cap symbolique du million d’abonnés, puis lance More Zoella, une seconde chaîne de vlogs qui donne un aperçu de sa vie quotidienne.
La notoriété de Zoë Sugg se traduit rapidement en opportunités concrètes. En 2014, elle dévoile sa marque Zoella Beauty, distribuée dans les magasins Superdrug. Le succès est immédiat, les produits s’arrachent. Elle publie aussi un roman, Girl Online, fiction jeunesse en phase avec son public. Ce livre marque un tournant dans sa carrière. Elle ne se contente plus d’être une vitrine pour des marque.
Girls Online, Zoella Beauty… Les polémiques autour de Zoë Sugg
Le revers de la médaille commence à apparaître à la sortie de Girl Online. Bien que le livre soit un best-seller, la révélation qu’il a été coécrit par un prête-plume déclenche une polémique. On lui reproche un manque d’authenticité, alors qu’elle s’était présentée comme l’autrice unique. Puis, en 2017, d’anciens tweets jugés homophobes et grossophobes resurgissent. Même si elle s’excuse, l’affaire laisse des traces.
La même année, elle est vivement critiquée pour avoir mis en vente un calendrier de l’avent à 50 livres sterling, jugé pauvre en contenu et trop cher. Paillettes, emporte-pièce, décoration de sapin… ses abonnés dénoncent une arnaque. Zoë Sugg tente de se justifier, évoquant un prix fixé par les distributeurs, mais la réponse ne convainc pas. Pire encore, le magasin Boots affirme que le prix de vente suit les recommandations du fabricant. Ce décalage entre discours et réalité alimente un sentiment de trahison chez son public.
De Zoella à Zoë Sugg
En 2018, Zoë Sugg cesse de publier sur sa chaîne principale. Sans faire d’annonce officielle, elle se retire peu à peu de l’univers qui avait fait son succès. En 2019, elle confirme l’arrêt de sa marque Zoella Beauty, évoquant des désaccords avec ses partenaires commerciaux. Mais Zoë Sugg ne disparaît pas pour autant. Elle continue à partager des vlogs sous son propre nom, Zoë Sugg, dans une tonalité plus personnelle. Loin des paillettes, elle montre une vie centrée sur la maternité, et son quotidien.
Ce virage marque une volonté claire, celle de se détacher de la figure “Zoella”, jugée trop commerciale ou artificielle. En choisissant son vrai nom, Zoë Sugg semble chercher à renouer avec une image plus sincère, en phase avec son évolution personnelle. Aujourd’hui, Zoë Sugg n’est plus seulement une influenceuse beauté. Elle incarne une génération de créateurs de contenu qui ont grandi sous les yeux de leurs communautés et qui doivent gérer la transition entre adolescence, vie adulte, et réseaux sociaux. Si ses publications sont plus rares, elles n’en sont pas moins suivies. Sa communauté, vieillie avec elle, reste fidèle.
