L’Espagne veut contrer les fake news partagées par les influenceurs
Influenceurs. En Europe, l’encadrement de la profession du métier de créateur de contenu se poursuit. Alors qu’en France, l’UMICC développe ses relations avec les acteurs gouvernementaux et les institutions, travaille également au niveau européen pour penser une loi favorable à toutes et tous, l’Espagne s’attaque à un autre gros dossier: le partage de fake news sur les réseaux sociaux. Depuis plusieurs années, des créateurs analysent l’actualité en partageant des faits, qui parfois ne sont pas toujours vérifiés. Le pays souhaite donc y remédier.
Pour y parvenir, un projet de loi a été déposé le mardi 17 décembre par le ministre de la Justice, Félix Bolaños. L’objectif est de mettre fin aux « professionnels de la rumeur et du mensonge qui, tous les jours, salissent notre débat public » avec l’idée d' »adapter le droit à la réalité du 21e siècle ». De quelle manière? En ayant la possibilité de rectifier un contenu qui a été publié, pour y inclure la réelle information. Les utilisateurs pourront le faire directement.
A quienes se dedican a mentir y a propagar bulos todos los días, se les acabó la fiesta.
Hoy hemos aprobado en Consejo de Ministros el anteproyecto de la nueva ley del Derecho de Rectificación👇🏻https://t.co/hkAq9Ponjw pic.twitter.com/8BN4yYIsPs
— Félix Bolaños (@felixbolanosg) December 17, 2024
Ce projet de loi est destiné aux influenceurs avec au minimum 100.000 abonnés sur un réseau social ou plus de 200.000 sur l’ensemble de leurs profils. Ils « devront disposer d’un mécanisme facile et accessible pour faciliter le droit de rectification des citoyens de notre pays », a détaillé Félix Bolaños. Jusqu’à présent, le délai de rectification chez les médias espagnols étaient de 7 jours. Il pourra être allongé jusqu’à 10 sur les réseaux sociaux.
Les premiers retours sont assez positifs. L’association de consommateurs Facua estime « nécessaire que les personnes concernées par des informations inexactes ou fausses bénéficient d’une protection juridique qui leur permette non seulement d’avoir des outils pour défendre leur droit à l’honneur, mais aussi d’exiger la publication de leurs versions », précise-t-elle dans un communiqué de presse. Pour la suite, le projet devra être adopté par le Parlement. Il s’agit néanmoins d’une première en Europe.