Que pensent les agences des décisions de Bruno Le Maire concernant les influenceurs
Influence marketing. Ils peuvent enfin souffler. Les acteurs du secteur de l’influence ont obtenu les réponses à la question qu’ils se posaient: que va proposer Bercy pour encadrer le métier d’influenceur? Bruno Le Maire a pris la parole ce vendredi 24 mars, aux côtés de Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, et Olivia Grégoire,ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme. Tous les trois sont revenus sur les décisions prises pour « mieux accompagner les influenceurs et mieux protéger les consommateurs. »
Dans leurs propositions, il est notamment question de contractualisation, d’encadrement du travail des mineurs de moins de 16 ans et de la manière dont les abus vont être sanctionnés. À la suite de cette prise de parole, qu’en pensent les acteurs du marketing d’influence? La majorité d’entre eux, 400 au total, ont participé aux échanges avec Bercy pour arriver à ces conclusions. En sont-ils satisfaits?
L’UMICC, Kolsquare… s’expriment après l’intervention de Bruno Le Maire
Une heure après la conférence de presse publique à Bercy, l’UMICC a organisé la sienne pour revenir en détail sur ce que la fédération pense de ces décisions. C’est Carine Fernandez, présidente et fondatrice de l’agence Point d’Orgue, qui a communiqué au nom de tous les autres experts du secteur. « On est plutôt très favorables aux mesures annoncées », indique-t-elle. « On s’est senti écouter. On pense que toutes les mesures vont dans le bon sens concernant la protection des consommateurs. » Le seul point sur lequel il souhaite faire évoluer la proposition de loi portée par les deux députés, est celle d’identifier toute la chaîne de responsabilité et de ne pas la faire peser seulement sur les agences. « Seulement 3% des influenceurs sont représentées par une agence », indique la présidente de l’UMICC. La fédération souhaite donner une définition plus large à ce qu’est une agence d’influenceurs afin d’élargir la chaîne de responsabilité.
D’un autre côté, d’autres se questionnent sur l’obligation d’écrire un contrat lorsqu’une collaboration se met en place. Les nano et les micro-influenceurs pourraient être désavantagés, mais un autre point est soulevé par Pascal Iakovou, Head Of Social Media chez Netino by Webhelp. « L’obligation de recourir à un contrat est une bonne idée en théorie, mais elle compliquera considérablement la vie des nano et micro-influenceurs qui tentent de se faire connaître », précise-t-il avant de poursuivre. « Le métier d’influenceur doit se professionnaliser et l’assistance d’un agent devient presque obligatoire, car la réglementation et l’administratif étoufferont n’importe quel influenceur indépendant. »
En parallèle, Quentin Bordage, CEO de la plateforme Kolsquare a également partagé son point de vue. « Je rejoins l’ensemble des acteurs présents pour saluer la démarche de concertation initiée par le Ministre Bruno Le Maire, qui a rappelé le double intérêt de protéger les consommateurs, mais aussi de soutenir le secteur de l’influence en forte croissance et symbole de la créativité en France. Nous avons le sentiment d’avoir été écoutés et entendus, et les mesures annoncées vont dans le bon sens, même s’il faudra attendre l’issue de l’exercice parlementaire. Toutes les parties prenantes devront être vigilantes pour assurer la pédagogie nécessaire, notamment la diffusion des bonnes pratiques auprès KOLs, des agences et des annonceurs. Et s’assurer que la répression des excès soit efficace avec notamment la nouvelle brigade dédiée de 15 personnes à la DGCCRF », indique-t-il au site Les Gens d’Internet.