Influence marketing. Depuis plusieurs années, les créateurs de contenu dits engagés se font une place de choix sur les réseaux sociaux. Ces profils se distinguent des autres d’une seule manière. Leur présence sur les plateformes sociales n’a qu’un seul objectif: éveiller les consciences sur le mieux consommer. En 2022, de nombreux utilisateurs ont fait le choix d’affirmer leurs engagements et leurs valeurs. C’est le cas d’Anaïs, alias Ana in Green sur Instagram. Elle était l’invitée de notre dernier Café de l’influence organisé avec Estelle Ducommun. À ses côtés, la fondatrice de l’agence éthique So’Influence, Solène Dupuy de la Grandrive était également de la partie.
Si elles nous ont chacune donné leurs points de vues sur l’évolution du secteur et le rôle d’un créateur de contenu éthique, nous avons également cherché à savoir les dernières tendances dans le secteur. Quel est le ressenti de ces influenceurs (qui détestent ce terme)? Comment font évoluer leurs contenus? Arrivent-ils à vivre aisément de leur prise de parole sur les réseaux sociaux ou tout est à la baisse? Lors de cet échange, Anaïs et Solène Dupuy de la Grandrive ont pris le temps de nous répondre.
Les caprices d’Instagram
Les créateurs de contenu éthiques s’expriment pour la majeure partie sur Instagram. Sur la plateforme, la première tendance relevée d’un côté comme de l’autre concerne le format. « On voit davantage de contenus vidéos publiés. Les créateurs misent aussi sur la spontanéité et se concentrent beaucoup sur l’humain », précise Solène Dupuy de la Grandrive. Les Reels, comme pour tous les secteurs, attirent beaucoup d’annonceurs. Et ça n’est pas pour rien! Comme pour la nano-influence, il s’agit de permettre aux utilisateurs de gagner en notoriété, car le format est mis en avant sur l’application.
Mais les algorithmes n’en finissent pas de jouer des tours. Pour la fondatrice de So’Influence, « il y a un ras-le-bol » du côté des créateurs. Depuis septembre 2021, les changements de process au sein d’Instagram font chuter les chiffres, notamment des utilisateurs avec une communauté moyenne. « Instagram, c’est pour s’entraider, mais c’est pénible d’avoir toujours la tête dans les chiffres », confie Anaïs. Ce ras-le-bol concerne également le manque d’authenticité sur le réseau social: tout se ressemble, les posts sont trop travaillés. Les vidéos pourraient permettre aux utilisateurs de lâcher prise.
Des partenariats toujours aussi bien choisis
Une autre tendance soulevée par Anaïs concerne le nombre de marques écoresponsables qui deviennent de plus en plus nombreuses, notamment dans le domaine de la beauté et de la mode. Les créateurs de contenu éthiques doivent donc sélectionner les entreprises avec qui ils collaborent pour éviter de mettre en avant toujours un même type de produits. « J’aime faire découvrir de petites marques. Je travaille également avec de grosses structures qui font évoluer les choses. Je trouve qu’il est important de les mettre en avant également », souligne Anaïs.
Dernièrement, la créatrice de contenu a collaboré avec Mustela, une marque de cosmétique pour les bébés. Anaïs ne partageait jusqu’à présent pas du tout les valeurs de la marque. Puis, en discutant avec l’équipe, « je me suis rendue compte de tout ce qu’ils faisaient. Ils ont lancé un gel lavant rechargeable dans les pharmacies avec une belle composition », avoue-t-elle. La jeune maman réalisera ce partenariat avec eux pour mettre en avant ces valeurs très méconnues du grand public. « Il faut les aider à communiquer dessus », conclura-t-elle.
La rémunération, le nerf de la guerre
Qui dit partenariat, dit rémunération. En tant que créateur de contenu engagée, l’éthique passe également par là. Solène Dupuy de la Grandrive note que pour le moment, « personne n’adapte ses prix en fonction de la marque ». Pourtant, la fondatrice de l’agence So’Influence le préconise. De son côté, Anaïs note que ses tarifs « sont toujours revus à la baisse ». Les plus grosses entreprises sont souvent celles qui proposent un budget très bas.
Pour se former au mieux à tout cet univers, la créatrice de contenu a décidé de s’informer sur son métier. Elle a pris la décision d’obtenir le certificat de l’influence éthique proposé par l’ARPP. Ce document prouve son investissement et la rassure sur son envie de partager au plus grand nombre sur Instagram.