Influenceurs. « Apparemment, je ne vais pas mettre un pied dans un avion d’ici 2021… Première fois depuis 5 ans sans une destination durant 12 mois. » C’est ce qu’a écrit l’instagrameuse Marion Bertorello il y a quelques semaines. Spécialisée dans le voyage, elle va devoir faire évoluer son contenu pour continuer d’animer et de divertir sa communauté sur les réseaux sociaux.
Comme elle, durant ce confinement (et après), plusieurs influenceurs ont adapté leurs contenus. Ne pouvant plus sortir, assister aux événements et aux voyages de presse prévus, ils ont réfléchi à la manière dont ils pouvaient animer une communauté depuis la maison. Pour beaucoup d’entre eux, les créateurs de contenu sont revenus à la base de leur métier sans artifices ni paillettes. L’exemple le plus parlant est celui de l’instagrameuse Claire Shado qui a utilisé tout ce qu’il y avait chez elle pour proposer du contenu original, sans aucune collaboration derrière ses posts.
D’un autre côté, certains instagrameurs ont pu être étonnés de voir que des sujets plus anodins pouvaient tout autant intéresser leur communauté. « Les gens disaient que c’était agréable de m’entendre parler de choses hyper simples et futiles. Je n’aurais pas forcément pensé que ce type de contenus pouvait les intéresser, comme parler de ma routine comptabilité, évoquer la manière dont je réponds aux mails, des contenus plus naturels. Je vais me poser moins de questions sur ce que je vais partager en stories parce que je me suis rendu compte que les gens appréciaient les sujets accessibles. Je pense moins me prendre la tête sur mes contenus et encore moins sur ce que je souhaite poster sur Instagram », détaille le photographe et créateur de conteu Nicolas Stajic au magazine Les Gens d’Internet.
Un avenir flou qui peut faire peur
Après s’être adaptés pendant plus de deux mois et avoir vu que des contenus qui sortaient de leur ligne éditoriale pouvaient tout autant susciter de l’intérêt, comment les publications des créateurs de contenu vont-elle évoluer tout au long de cette année? « On ne sait pas quelle attitude vont adopter les gens, si nous allons à nouveau pouvoir nous rendre à l’étranger, ce qu’il en sera de nos projets en cours et si notre contenu plaira toujours autant », confie la YouTubeuse Romy au magazine Les Echos. Si l’avenir encore flou peut faire peur à certains créateurs de contenu, d’autres ont pris le temps de réfléchir à ce qu’ils vont proposer prochainement. Peu importe s’ils ne sont pas dans les tendances du moment, ils se recentrent sur ce qu’ils veulent eux personnellement.
La créatrice de contenu Tiboudnez l’a très bien exprimé sur son compte LinkedIn. Après le confinement, « j’ai donc décidé de recentrer mes prises de parole et d’oser plus dans mes créations de contenus, moi qui suis de base une créative. Alors oui, mes abonnés (vous savez, ce fameux chiffre sur lequel tout le monde se focalise tant dans le marketing d’influence) n’augmentent pas en flèche mais l’engagement et les échanges intéressants ont bel et bien beaucoup augmentés eux, petit à petit », confie-t-elle. « C’est le « demain » que je vise: la qualité, l’échange, la créativité. J’essaie de me détacher de ce fameux chiffre… même si je serais ravie de progresser si je le fais à ma manière ».
Les partenariats ne seront plus les mêmes
Si le contenu va évoluer, les partenariats seront davantage choisis avec minutie. Pendant le confinement, de nombreux influenceurs ont pu se rapprocher de leur communauté. Il s’agit maintenant de prendre en considération leurs désirs et de ne pas les décevoir. « Il va y avoir une vraie envie de garder ce lien d’authenticité qui s’est créé avec leurs abonnés pendant cette période. Le choix de leurs collaborations va se faire avec d’autant plus de critères, et l’éco-responsabilité de l’entreprise, ses valeurs et son éthique vont être d’autant plus examinées pour décider d’un partenariat sponsorisé », précise Estelle Ducommun, consultante indépendante en marketing d’influence, au magazine Les Gens d’Internet.
Finalement, l’ensemble du secteur de l’influence n’a-t-il pas dans son entièreté changé de direction? « Le marketing d’influence va évoluer vers la découverte de plus en plus de nouvelles marques, mais avec des collaborations encore plus bienveillantes, éthiques et responsables qu’avant », analyse Estelle Ducommun.
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