Instagram. À la fin de l’année 2018, Instagram proposait une nouvelle fonctionnalité en stories. Les utilisateurs ont désormais le choix de partager leurs images à toutes leurs communautés ou à un public plus restreint. Ces « amis proches », nom de la fonctionnalité, sont sélectionnés par l’instagrameur. Il peut à tout moment faire évoluer cette liste de personnes triées sur le volet. Il n’y a pas un nombre de participants maximum à définir. Pas besoin non plus de les suivre pour les ajouter à cet onglet.
« Amis proches » a été lancé par la plateforme pour permettre à ceux qui ne voient pas le contenu dans leur fil d’actualité d’être tenu au courant de ce qu’un utilisateur peut publier. Cette fonctionnalité a été inspirée par le développement des comptes plus personnels voire cachés. De cette manière, tous les instagrameurs peuvent partager du contenu à une sélection de personnes sans en informer le reste de leur communauté. Mais cette option peut être plus intéressante qu’on ne le pense, surtout pour les instagrameurs qui vivent de leur contenu sur la plateforme.
Un moyen pour mieux comprendre sa communauté
Cet outil encore très peu utilisé par les créateurs de contenu en France peut en réalité s’avérer très pertinent pour leur travail de tous les jours. Dans son webinar du 12 mai consacré aux statistiques pour mieux comprendre sa communauté, Camille Melon, Head of Community chez Kolsquare, s’attarde sur cette fonctionnalité Instagram. Selon elle, « amis proches » peut être détourné de sa fonction première pour rapprocher les influenceurs de leur communauté et remercier les personnes les plus fidèles.
Ils peuvent ainsi créer un groupe d’abonnés fidèles pour avoir des retours sur les contenus qu’ils proposent. C’est aussi une manière de copier le concept de « pods », ces instagrameurs qui se likent entre eux pour augmenter leur taux d’engagement. « Ce n’est pas vu comme tel », précise Camille Melon. « Mais vous pouvez l’utiliser de cette manière. Ça n’est pas mal vu par Instagram qui valorise les comptes qui utilisent les nouveautés » de la plateforme.
Un groupe privé et payant
Aux États-Unis, la fonctionnalité a également été détourné pour créer un groupe de privilégiés payant. Pour y accéder, les créateurs de contenu monnaient une contrepartie financière. Gabi Abrao, plus connu sous le pseudo « sighswoon », expliquait en septembre dernier avoir 400 abonnés dans son groupe d' »amis proches ». Toutes les personnes paient 3,33 dollars par mois sur son Patreon pour y figurer. En échange, l’instagrameuse leur dévoile des contenus exclusifs et des informations sur sa vie personnelle.
Si Gabi Abrao en profite pour se confier à une partie de son audience, d’autres ont réfléchi à son utilisation pour mener à bien un projet. Des instagrameurs artistes demandent une contrepartie financière pour pouvoir donner vie à un projet. Ceux qui y participent ont accès aux coulisses et à du contenu vu nulle part ailleurs. Si le fait de faire payer sa communauté pour avoir accès à un contenu est un débat sans fin dans le monde de l’influence, certaines agences américaines encouragent cette pratique. Pour le PDG de Sway Group, il est bon de soutenir « tout ce que les influenceurs peuvent faire pour gagner de l’argent », précise-t-il à The Atlantic.
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