Influenceurs. Depuis plusieurs années, les créateurs de contenu ont bien compris une chose. S’ils veulent perdurer sur les réseaux sociaux, il faut proposer des moments forts à leur communauté, mais aussi des projets qui sortent de l’ordinaire. Ils sont nombreux à tester des opérations spéciales, comme des lives sur Twitch. D’autres choisissent la voix de l’entreprenariat, en créant des marques ou des entreprises connexes à leurs activités sur les réseaux sociaux.
Mais tout ne se passe pas toujours comme prévu. Il y a des projets qui réussissent à trouver le succès et leur public, quand d’autres s’éteignent à petit feu avant même d’avoir trouvé la bonne cible. Chez LGI, nous avons décidé de revenir sur tous les temps forts de cette année. Découvrez notre LGI Rewind 2025, tout au long de la semaine. Aujourd’hui, nous nous concentrons sur les échecs des créateurs de contenu.
Maison Bagarre, Honest Mind… quels sont les échecs dans la Creator Economy en 2025?
Voici ce qu’il faut retenir de cette année :
- Booba et son agence d’influence
En 2023, le secteur de l’influence est secoué par l’adoption d’une loi visant à encadrer la profession. En parallèle, Magali Berdah et Shauna Events sont vivement critiquées pour certaines pratiques, notamment liées au dropshipping. Booba devient l’un des opposants les plus virulents, multipliant les prises de parole sur X.
Alors en pleine polémique, le rappeur annonce la création de son agence d’influence, baptisée Starting Blok. Il la cofonde avec deux associées, Anne Cibron (sa manageuse) et Claire Dabrowski (ex-Webedia). Leur objectif est de réunir des talents urbains (sport, stand-up, mode, cinéma) et proposer une alternative crédible aux agences existantes. Parmi les premiers profils à signer, il est possible de retrouver Dany Dann (breaking, champion d’Europe), Poly Tattoo (tatoueuse) ou encore Melissa Izquierdo (humoriste).
Mais en deux ans, l’entreprise n’arrive pas bien à s’implanter dans le secteur. En 2025, l’agence est placée en liquidation judiciaire avec 210.000 euros de dettes. « Nous avons pris avec Anne et Booba l’ensemble des décisions stratégiques, mais ils n’étaient pas dans l’opérationnel, explique Claire Dabrowski au média L’Informé. On a reçu un bon accueil du marché, mais je pense qu’on a été un peu naïfs. » La cofondatrice évoque une répartition inégale des tâches, un manque d’implication de ses associés, et une difficulté à transformer les promesses en résultats. Pour réagir à cette actualité, Booba a partagé un mail de son ancienne associée en écrivant que c’était son échec à elle.
- Burgouzz de Valouzz
Valouzz lance Burgouzz, sa marque de burgers, en 2023. Son objectif cette année-là, est simple, réussir à créer sa propre recette de burgers. Il y arrive assez rapidement et décide dans la foulée, d’ouvrir son propre restaurant à Rennes, Paris et Montpellier. Les deux derniers sont des franchisés, il s’est donc associé avec des personnes externes au projet. Mais tout ne va pas se passer comme prévu.
@valouzz_tiktok
Mise au clair sur Burgouzz…
En juillet 2025, Valouzz prend la parole. La situation financière des deux restaurants est catastrophique. Les franchisés ne lui ont jamais versé un seul centime. Il prend alors la décision de fermer les deux restaurants. Rennes reste ouvert puisqu’il s’agit de son propre lieu. En novembre 2025, bonne nouvelle, un nouveau restaurant rouvre à Paris, à La Défense.
- La disparition de la chaîne YouTube de VodK
Ces dernières années, les projets entrepreneuriaux de VodK ont été semés d’embûches. La Unicorn House n’a jamais vraiment pris et le YouTubeur a multiplié les vidéos pour expliquer la situation. Mais en août 2025, il a un geste inattendu. Il supprime l’intégralité de sa chaîne YouTube sans rien dire à personne. Aujourd’hui, le profil est inaccessible. On apprend alors que l’ensemble de ses sociétés sont en liquidation judiciaire: Unicorn House, JPP MDR (société YouTube) et Unicorn We Are Legend (marque de vêtements). Sa maison est mise aux enchères.
VodK ne prend pas la parole pour expliquer la situation. Il écrit seulement un commentaire sur Instagram pour expliquer qu’il est plus heureux que jamais et qu’il expliquera la situation en temps voulu. Au-delà de ses sociétés citées plus haut, il avait également lancé une application de mise en relation entre particuliers et bricoleurs, baptisée BricoRico.
- Honest Mind d’EnjoyPhoenix
En 2020, le lancement d’Honest Mind, la marque de prêt-à-porter d’EnjoyPhoenix, a été compliqué. Le pull vlogmas n’a pas su trouver son public. Pendant 6 mois, la créatrice et son équipe ont réfléchi à l’avenir de la marque et ont su trouver leur positionnement. Honest Mind va s’associer à des marques éthiques, pour co-créer des produits et leur permettre de gagner en visibilité. Le projet s’est poursuivi durant plusieurs années, jusqu’en 2025.
En février 2025, la marque explique sur LinkedIn avoir de plus en plus de difficultés à trouver de nouveaux partenaires. « Vous connaissez une marque qui coche ces cases ? Une pépite qui mériterait d’être mise en avant ? Taguez-les en commentaire ou écrivez-nous », peut-on lire. Les marques avec qui l’équipe avait l’habitude de collaborer se sont retrouvées en difficulté financière. Une majeure partie d’entre elles ont dû fermer. Dans les commentaires, il y pas mal de propositions qui vont être faites, mais malheureusement ça ne semble pas porter ses fruits.
Quelques mois après, en juillet 2025, Marie Lopez prend la parole sur sa chaîne YouTube. Elle y confie que sa marque ne pourra pas survivre plus d’un an.
- Maison Bagarre d’Océane
Le projet se lance en juin 2024. Pour annoncer l’arrivée de Maison Bagarre, une grande soirée est organisée. L’objectif est de faire le plus grand bruit et faire en sorte que le jour du lancement, le plus grand nombre achète cette fameuse canette.
Le pack de 6 est alors vendu 24 euros. La canette est vendue 4 euros l’unité. Dans ces canettes, il est possible de retrouver un vin italien, aux notes fruitées, avec un degré d’alcool de 9%. Une canette équivaut à deux verres de vin, ce qui fait que le produit est assez onéreux. C’est l’un des commentaires qui est revenu le plus souvent au sujet de Maison Bagarre.
Si des complications arrivent rapidement concernant la promotion de l’alcool sur les réseaux sociaux, un autre élément va freiner le développement de la marque. C’est son si peu de présence dans les magasins physiques. À Paris par exemple, plusieurs Franprix vont voir un corner dédié. Ce sont des endroits ici et là qui commencent donc à commercialiser le produit. Des carrefour franchisés vont également la vendre. Mais ils sont encore trop peu nombreux.
Et les ventes ne suivent pas vraiment, même si la communication autour du projet est plus que félicitée. Mais au lancement, sur 17.000 personnes inscrites à la newsletter, il y a eu une centaine de commandes. Ce sont 60.000 canettes qui ont été produites. En 9 mois de lancement, seules 29.000 d’entre elles avaient été vendues.
En juin 2025, un document montre que la société a déposé le bilan et qu’une liquidation judiciaire est en cours.