Social media. Ces derniers mois, on ne parle que d’une chose: l’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale, en particulier chez les mineurs. En France, la commission d’enquête sur l’impact de TikTok chez les jeunes a révélé des résultats inquiétants. Emmanuel Macron a d’ailleurs qualifié les réseaux sociaux de « Far West », où la désinformation et la violence sont monnaie courante. Un projet de loi a été déposé en novembre par des députés pour interdire les plateformes aux moins de 15 ans. Dans d’autres pays, comme en Australie, la mesure est a déjà adopté. Dès le 10 décembre, les moins de 16 ans n’auront plus accès aux réseaux sociaux.
Mais, les plateformes où on peut consommer des vidéos courtes sont-elles réellement nocives pour les utilisateurs? L’Association américaine de psychologie (APA) s’est intéressée aux liens concrets qu’on peut établir entre les contenus courts et leur impact sur la santé mentale. Voici ce qu’il faut retenir de ce rapport.
Stress, angoisse, concentration… L’impact des vidéos courtes sur le domaine cognitif et de la santé mentale
Publié en novembre 2025, le rapport présente les résultats de l’analyse de 71 études différentes et la synthèse des données de plus de 98.000 participants. Les conclusions de l’APA ont été réparties en deux catégories: le domaine cognitif et celui de la santé mentale.
- Les vidéos courtes ont un effet négatif sur la cognition
Les résultats du rapport sont formels: plus on consomme des vidéos courtes, plus il est difficile de rester concentré longtemps dans des tâches lentes ou complexes. « L’exposition répétée à des contenus très stimulants et au rythme effréné peut entraîner une accoutumance, les utilisateurs se désensibilisant alors aux tâches cognitives plus lentes et plus exigeantes, comme la lecture, la résolution de problèmes ou l’apprentissage en profondeur », indique l’analyse. L’APA précise que le design des plateformes est un facteur clé de ce résultat. Les réseaux sociaux qui proposent un défilement infini de vidéos courtes ont un impact sur l’addiction des utilisateurs.
- L’impact sur la santé mentale existe, mais il est faible
On dit souvent que les réseaux sociaux ont un fort impact sur la santé mentale, en particulier chez les plus jeunes. Le rapport de l’étude de l’APA semble montrer le contraire, même si chaque individu est différent. On constate un effet modéré sur l’anxiété et le stress. Les vidéos courtes ne sont peut-être pas à l’origine des troubles des utilisateurs, mais elles peuvent les accentuer. « Il est probable que les individus déjà stressés ou isolés se tournent vers les VFC (vidéos format court) comme un mécanisme d’adaptation ou de régulation émotionnelle, et non que les VFC provoquent principalement cette détresse », peut-on lire.
- Les vidéos courtes et l’estime de soi
On a tendance à dire que les réseaux sociaux ont une influence négative sur l’image de son corps, ou sur l’estime de soi. L’étude n’a pas relevé de lien entre ces deux sujets. L’APA justifie cette donnée par la diversité des corps et des créateurs de contenu présents, notamment sur TikTok.
Le rapport nuance la toxicité absolue souvent attribuée aux plateformes. Oui, les réseaux sociaux peuvent être liés à des problèmes de santé mentale, mais ce lien n’explique pas tout. L’étude de l’APA affirme que les effets les plus nocifs sont liés à l’usage addictif et compulsif des vidéos courtes, peu importe l’âge. L’analyse souligne que l’utilisation des vidéos courtes peut être utilisée comme un mécanisme d’adaptation pour des troubles déjà existants, plutôt qu’en cause principale.
Pour télécharger l’étude, rendez-vous ici.

