Influence marketing. Tout partenariat rémunéré doit être précisé clairement sur les réseaux sociaux. C’est ce qu’indique l’article 20 de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004. « Toute publicité, sous quelque forme que ce soit, accessible par un service de communication au public en ligne, doit pouvoir être clairement identifiée comme telle. » Mais tous les créateurs de contenu ne le font pas. C’est ce que relève l’UFC-Que Choisir dans une nouvelle enquête.
Dans un article paru le 13 octobre sur le site, l’association dénonce des opérations commerciales avec de jeunes influenceurs. Aucun d’entre eux ne mentionnent clairement un partenariat rémunéré. Pourtant, pour l’UFC-Que Choisir ça ne fait nul doute. Dans ses vidéos postées sur des chaînes YouTube comme Néo & Swann ou encore Studio Bubble Tea, ces enfants influenceurs « s’amusent » avec des produits McDo. En octobre 2020, les jeunes vidéastes s’étaient mis en scène dans des contenus où ils ouvraient leur propre fast food. Les spectateurs pouvaient ainsi découvrir le « McSwan’s » ou encore le « McKaly’s ».
McDonald’s France et ses partenariats dissimulés
Les menus présentés, les affiches mises bien en évidence et le rappel à plusieurs reprises d’une surprise dans le happy meal prouvent selon l’association qu’il s’agit d’une véritable publicité pour l’enseigne. « Parce que l’UFC-Que Choisir n’accepte pas une communication qui fait avaler n’importe quoi aux consommateurs, l’association dépose plainte pour pratiques commerciales trompeuses », écrit l’équipe noir sur blanc dans leur article. Elle démontre également que cette pratique va à l’encontre des engagements du restaurant.
En effet, le fast food a adhéré à l' »EU Pledge ». Il s’agit d’une initiative européenne d’autorégulation où les participants s’engagent à ne pas réaliser de publicités pour des aliments ou des boissons dans les programmes et/ou médias destinés aux jeunes enfants. « McDonald’s s’écarte pourtant de cette ligne de conduite sur les réseaux sociaux où il fait discrètement appel au renfort de jeunes influenceurs pour inciter leurs communautés constituées d’enfants déjà acquis à consommer les produits McDo à l’aide de mises en scènes identiques », alerte l’UFC-Que Choisir dans un communiqué de presse.
De son côté, le groupe estime qu’il s’agit d’une « plainte abusive, à destination médiatique, qui ne reflète absolument pas la nature de nos pratiques ». Selon des informations révélées par l’AFP, McDonald’s France songerait à déposer à son tour une plainte « pour poursuite abusive ». Ces partenariats cachés ne sont pas les seuls en France. Pour rappel au mois de septembre, l’ARPP alertait sur cette tendance qui a du mal à s’atténuer. Selon une enquête dirigée par l’organisme, un quart des partenariats ne sont pas précisés sur les réseaux sociaux.
Edit du 14 octobre: La maman de Néo et Swan a écrit une publication sur Instagram pour précisé qu’ils n’ont jamais eu de partenariats avec McDonald’s France.