Instagram. « Chaque jour, les gens viennent sur Instagram pour vivre de vraies expériences, y compris de véritables interactions. Il est de notre responsabilité de veiller à ce que ces expériences ne soient pas perturbées par des activités inauthentiques. » Ces phrases proviennent d’un communiqué de presse diffusé par le réseau social en novembre 2018. À ce moment là, des applications comme HypeAuditor dévoilaient que certains créateurs de contenu avaient recours à des applications tierces pour faire gonfler leurs chiffres. Nombre d’abonnés, de like, de commentaires ou encore de vues en story, tout est possible de faire augmenter dorénavant.
Pour que les annonceurs continuent d’avoir confiance en la plateforme, Instagram a expliqué à plusieurs reprises travailler pour mettre fin à cette fraude. En juin 2019, le réseau social a commencé à bloquer voire supprimer les comptes qui avaient recours à ce genre de méthode. Les détenteurs de ces profils se voient alors notifier. La plateforme leur explique qu’une activité suspecte a été détectée et qu’il faut changer le mot de passe de son compte. Mais est-ce que les algorithmes d’Instagram fonctionnent réellement?
S’abonner, se désabonner ne fonctionne plus?
Dans une récente étude, HypeAuditor a analysé certains profils ayant recours à la méthode s’abonner/se désabonner. 23% des créateurs de contenu ayant moins de 100.000 abonnés en France l’utilisent. Cette dernière permet à un profil d’augmenter son nombre de vues et sa communauté sans s’intéresser réellement aux contenus des autres. 22.000 profils de ce type de différents pays ont été passés en revue et ils ont tous un point commun: au cours des 3 derniers mois utiliser cette astuce pour se faire repérer sur Instagram. Leur activité a été analysée sur le mois d’avril, juin et juillet.
Parmi ces instagrameurs, 21.173 ont utilisé la méthode du s’abonner/se désabonner en avril. Au mois de juin, une chute a été repérée par HypeAuditor. Seulement 3492 profils continuaient ce genre d’activités. Un chiffre qui remonte légèrement au mois de juin. Sur une période plus longue, allant de janvier à juillet, l’outil note que le nombre d’instagrameurs utilisant cette astuce a chuté à 6 reprises. Néanmoins, cela ne signifie par pour autant que les suppressions fonctionnent.
Vendre des faux like marche toujours
Pour savoir davantage si le travail d’Instagram a un impact, HypeAuditor a demandé à plusieurs entreprises spécialisée dans la fraude sur les réseaux sociaux. Dans l’une de ses vidéos, la société MVRQ explique avoir divisé par cinq ses ventes. « Nos revenus sont passés de 50.000 dollars par mois à environ 10.000 dollars. Cela s’explique par les défis que nous a lancés Instagram », avoue le PDG, Dominic Riegel.
Mais c’est bien le seul à s’être plaint. D’autres entreprises ont simplement diversifié leurs offres. Si gonflé son nombre d’abonnés est trop suspect, il est désormais possible de voir son nombre de « j’aime » augmenter considérablement sous chacun de ses posts tout comme ses commentaires. Plus récemment, des sociétés proposent de vendre des vues pour les stories. « Je vends des « vues » de stories et des « j’aime » sous les commentaires. Cela fonctionne très bien. Il n’y a pas de limite pour ça sur Instagram, nous en faisons 1000 par jour, et c’est normal. Il n’y a pas non plus de limites pour les « vues ». En moyenne, nous en sommes à 500.000 par jour. Avec l’offre VIP, nous pouvons arriver jusqu’à 2 millions, » détaille Tony Milov, PDG d’InstaRobot.
En effaçant le nombre de j’aime sous les publications, Instagram espère que les utilisateurs vont se concentrer sur le contenu et non plus les chiffres…
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