Social media. S’il y a bien une campagne publicitaire qui fait débat actuellement, c’est celle de Shein. L’enseigne de mode à petit prix a décidé, en ce mois d’avril, de donner un coup de visibilité à son site, via une activation pensée par Havas. Dans les visuels réalisés, les mannequins portent les vêtements, avec une tagline qui pousse à réfléchir: « pourquoi la mode devrait être un luxe » ou encore « la mode est un droit pas un privilège ». Sur les réseaux sociaux, de nombreux utilisateurs ont poussé un coup de gueule et se questionnent sur l’intérêt de cette publicité.
« C’est presque grotesque de voir Shein s’aventurer sur le terrain de la lutte sociale pour détourner notre attention de l’énorme bombe environnementale qu’elle représente », écrit sur LinkedIn Jonathan Boutonnet, directeur associé du pôle Stratégie et Projet chez Patte Blanche. « Et hop, en un claquement de doigts, ceux qui dénoncent l’impact social et écologique de Shein deviennent les défenseurs d’une mode inaccessible. Du grand art de l’inversion accusatoire, déguisé en pseudo engagement social », explique pleine de sarcasme, Amélie Deloche, cofondatrice du collectif Paye ton influence.
Au-delà de ces réactions, cette campagne a également permis à d’autres d’être inspirés. L’agence Sang neuf agency a décidé de détourner les visuels et surtout les tagline. Sur les images, nous pouvons ainsi lire: « votre haine mérite un algorithme », « pourquoi le roundup serait-il réservé qu’aux Américains » ou encore « pourquoi nos enfants n’auraient pas le droit à l’avenir fossile ». Des questions qui, évidemment, jouent sur la provocation. L’idée ici est de montrer que cette campagne Shein n’a pas lieu d’être. « Quand vendre du cynisme devient un acte militant, autant y aller à fond. Nous, on a imaginé les campagnes qu’ils n’ont pas encore osé lancer », écrit l’équipe en légende des images.
Dans les commentaires, de nombreux utilisateurs félicitent cette créativité. Une manière de donner son avis sur une campagne qui suscite déjà pas mal de réactions.