Influence marketing. Cela peut paraître insensé et pourtant, la tendance existe bel et bien. Les influenceurs virtuels sont de plus en plus nombreux sur les réseaux sociaux. Dans le monde, 35 d’entre eux ont obtenu des comptes certifiés sur Instagram. Ces personnages, générés par une intelligence artificielle n’ont rien à envier aux humain, si ce n’est le fait de respirer. En effet, ils sortent avec leurs amis, postent des photos sur les réseaux sociaux et font même des collaborations commerciales, comme par exemple Lil Miquela avec BMW, plus tôt cette année. L’émergence de ces profils donnent des idées aux spécialistes de l’influence.
C’est le cas d’UpFollow, une agence agrée TikTok France, qui s’occupe d’une cinquantaine de créatrices de contenu. Il y a une semaine, l’équipe annonçait sur son profil LinkedIn, la création de Lila Sauvage, son premier modèle IA. L’influenceuse a son propre compte sur Instagram, sur LinkedIn, et a même un CV. « Les influenceurs IA représentent l’avenir », confie Cem Bal, responsable talent chez UpFollow, au média Les Gens d’Internet.
Avec UpFollow.ai, « nous souhaitons nous placer comme les pionniers des agences d’influenceurs IA »
À l’origine, l’agence UpFollow manage uniquement des créatrices de contenu bien réelles. Mais, avec l’engouement que provoque l’intelligence artificielle, « on ne voulait pas rater cette occasion. On a donc créé notre premier modèle IA que nous commençons à partager. Mais nous n’avons rien inventé, l’idée vient de l’agence barcelonaise The Clueless avec leur influenceuse Ainata Lopez », précise Cem Bal. Cette avatar fait la Une des journaux du monde entier, car elle affirme, enfin son créateur, gagner environ 10.000 euros par mois. « On a repris ce concept, car il y a toujours des problèmes quand on gère des influenceurs. Ces contraintes n’existent pas avec les IA étant donné que nous avons le contrôle », insiste-t-il.
L’agence UpFollow a décidé de créer un profil LinkedIn et un site internet dédié à l’IA, appelé UpFollow.ai. Pour l’instant, le site est toujours en cours de développement. L’ambition de l’équipe est « de nous placer comme les pionniers des agences d’influenceurs IA, en développant de plus en plus de modèles avec l’intelligence artificielle et de faire des campagnes d’influence », affirme le responsable talent.
Lila Sauvage, le premier modèle IA de l’agence UpFollow
Pour le moment, Lila Sauvage est encore en train de naître. L’intelligence artificielle est une machine qui s’apprivoise et il faut énormément de temps et de savoir-faire pour réussir à produire du contenu satisfaisant. « Lila, c’est un test aussi pour nous. D’autres agences vont s’en inspirer, mais il est nécessaire d’avoir une bonne équipe technique. Chez nous, il y a quatre personnes qui s’occupent de gérer les photos que nous postons. Créer des contenus prend du temps, il faut un savoir-faire », précise Cem Bal.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, le compte Instagram de Lila Sauvage réunit déjà plus de 3500 abonnés. Pour le moment, l’influenceuse virtuelle ne fait pas de collaborations commerciales. « Nous ne proposons pas le profil de Lila à nos marques. On est plus sur une stratégie de développement du compte », précise Cem Bal. « Pour la suite, nous comptons développer le site internet de UpFollow.ai pour partager les réalisations que l’on a fait avec le modèle, pour attirer les marques intéressées par son profil », poursuit-il.
En France, le secteur est encore au tout début. Récemment, des agences comme Kol me iconic, spécialisée dans la création d’influenceurs virtuels ont décidé de fermer leur porte. Pas de quoi inquiéter l’équipe. Selon Cem Bal, « il y aura de plus en plus d’influenceurs virtuels. On est déjà en train de le voir vu que beaucoup de personnes en parlent sur LinkedIn. Pour moi, c’est vraiment quelque chose qu’il ne faut pas rater. Les personnes et agences qui vont surfer sur cette vague vont bénéficier d’autres opportunités ».
Article initialement publié le 14 décembre 2023