Influenceurs. Désormais, les marques sont de plus en plus nombreuses à solliciter des influenceurs dans le but de faire de la promotion pour leur produit sur les réseaux sociaux, et cela dans tous les domaines. Néanmoins, en France, depuis le vote de la loi sur les influenceurs, il est interdit mettre en avant certains produits, comme le tabac. D’autres marchandises comme l’alcool ou encore les paris sportifs sont soumis à des encadrements stricts.
En Belgique, il est également interdit de faire la promotion de produits en lien avec le tabac. Les cigarettes classiques, ou encore bien celles électroniques sont concernées. Étant bien conscient que les réseaux sociaux peuvent influencer une audience très jeune, le ministre de la santé belge, Frank Vandenbroucke, a annoncé en ce mois de janvier, une stratégie pour surveiller et sanctionner les créateurs de contenu qui ne respecteraient pas les règles.
« Il s’agit, pour moi, de publicité déguisée », affirme la députée Catherine Fronck
Internet est l’endroit rêvé pour gagner en visibilité et les réseaux sociaux aident grandement à accomplir cette tâche. C’est sans compter sur l’aide des influenceurs, pour promouvoir, parfois sans vraiment le savoir, des produits illicites à leur jeune audience. Un influenceur ne peut donc pas poster de publication avec une cigarette dans la main ou à la bouche, car, dans ce cas, c’est comme s’il incitait sa communauté à fumer. C’est notamment ce que pense Catherine Fonck, députée du parti Les Engagés. « Ils sont potentiellement financés par le secteur du tabac. Ce phénomène apparaît clairement sur TikTok et Instagram. Il s’agit, pour moi, de publicité déguisée ».
Ce n’est pas la première fois que les influenceurs se retrouvent sur le devant de la scène pour ce genre de publications. En effet, en 2021, le journal britannique The Guardian, a dévoilé que le géant de la production de tabac British American Tobacco a investi plus d’un milliard d’euros pour exploiter l’influence et la visibilité que peuvent obtenir les créateurs de contenu sur les réseaux sociaux.
La stratégie de Frank Vandenbroucke pour surveiller et sanctionner les influenceurs
Dans le but d’éliminer ces publications, Frank Vandenbroucke a annoncé sa stratégie interfédérale pour les années 2022 – 2028. Son but est d’obtenir une génération « sans tabac », en visant tout particulièrement les mineurs, pour qui l’achat de ces produits est interdit. Pour ce faire, le ministre a défini un budget plus élevé qui lui permet d’élargir son équipe sur l’e-commerce au sein du service d’inspection. « Les soi-disant influenceurs doivent respecter l’interdiction de publicité pour les produits à base de tabac et pour les produits similaires, ce qui inclut notamment les e-cigarettes », affirme le ministre de la Santé. Pour l’instant, le travail est en cours pour surveiller les profils qui auraient recours à ce genre de publicité.
Néanmoins, sept influenceurs sont déjà dans le collimateur du ministre de la Santé. « Je peux communiquer le cas d’une boutique en ligne pour laquelle sept influenceurs autoproclamés ont fait de la publicité pour les e-cigarettes vendues par cette boutique. » Mais, leur identité n’a pas été dévoilée. Avec ce nouveau budget, Frank Vandenbroucke souhaite « renforcer le contrôle des nouvelles pratiques publicitaires sur les réseaux sociaux. Ce budget renforcera les moyens humains et techniques du service d’inspection du SPF Santé publique en charge de ces contrôles visant internet et les réseaux sociaux. Il servira également à mettre en œuvre les outils techniques spécifiques permettant d’identifier de manière rapide les infractions en la matière ».