Influenceurs. Le milieu de l’influence est un monde qui est constamment en mouvement. Mais aujourd’hui, ces influenceurs partis de rien il y a 10 ans, ont fait bien du chemin depuis. La plupart ont donné naissance à des enfants et leurs vies, tout comme celles de leurs parents, se retrouvent exposées sur internet, pour certains. Un documentaire intitulé « Enfants sous influence: surexposés au nom du like », signé Elisa Jadot, diffusé le 17 septembre sur France 5, décrypte le business des parents influenceurs à travers les témoignages de Jessica Thivenin, influenceuse, Delphine de Vigan, autrice ou encore Guillaume Chaslot, ancien concepteur d’algorithmes.
Le sujet est traité sous tous les angles: dangers, consentement… Le documentaire donne la parole à des influenceurs, mais aussi à des professionnels dans différents pays afin de sensibiliser les uns et les autres aux dérives que peuvent entraîner la surexposition des enfants sur les réseaux sociaux, et notamment la question du consentement.
Regardez le documentaire "Enfant sous influence : surexposés au nom du like" 👉https://t.co/8CdSkWYYuz
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— france.tv (@francetv) September 18, 2023
La question du consentement, un sujet central
Actuellement, les réseaux sociaux comme Instagram, TikTok ou encore Snapchat sont le terrain de jeu de milliers de comptes familiaux alimentés par des parents. C’est le cas d’influenceuses comme PoupetteKenza, Jessica Thivenin ou encore Béatrice du compte @arretelouloutteoff qui sont souvent sujettes à polémique. Récemment, PoupetteKenza s’est attirée les foudres de sa communauté après la publication d’une vidéo où l’on pouvait voir sa petite fille âgée de six mois, entendre des propos qu’elle ne devrait pas. Quelques mois auparavant, elle la filmait en train de lui marcher sur la main. Des exemples de ce type, il en existe plein, où il est possible de voir des enfants dans de nombreuses situations.
Les exposer sur internet n’est pas anodin pour les parents. Ils permettent de nouer une meilleure relation avec leur communauté et d’attirer l’attention des marques. Cette popularité a de grandes chances d’engendrer des partenariats rémunérés qui pourront mettre en scène leurs enfants. Mais alors où est la place du consentement des enfants?
En réalité, on ne peut pas connaître la position d’un mineur sur ce sujet. En effet, il n’est pas conscient des conséquences qui peuvent s’avérer dramatiques pour eux. Pour Delphine de Vigan, autrice du livre Les Enfants sont rois, ce sont les smartphones qui sont responsables de cette surexposition des enfants. Elle explique dans le documentaire qu' »ils nous permettent de créer notre propre télé-réalité ». Aujourd’hui n’importe qui peut se lancer sur les réseaux sociaux et se faire de l’argent en exposant sa famille en ligne. Selon elle, la question du consentement est essentielle dans le milieu des influenceurs et elle affirme que les enfants ne peuvent pas imaginer ce que cette surexposition dès le plus jeune âge, représente.
« Je n’ai pas l’impression de mettre mes enfants en danger » déclare Jessica Thivenin
Pour Jessica Thivenin, influenceuse avec six millions d’abonnés sur Instagram, exposer ses enfants sur Internet est une sorte d’obligation. Une fois que l’on a commencé en partageant une grossesse par exemple, il est difficile de laisser sa communauté sans nouvelles. « Nous n’avons pas vraiment le choix de partager ce qu’il se passe dans notre vie. Comme ils l’ont suivi avant, tu ne peux pas disparaître du jour au lendemain, sinon ils vont penser qu’il y a eu un drame. »
Elle est consciente que cette exposition fait vivre son foyer, néanmoins, elle ne comprend pas le danger qui s’installe quand on expose autant ses enfants sur les réseaux sociaux. « Je n’ai pas l’impression de mettre mes enfants en danger, car ils apparaissent dans nos stories en train de faire une partie de football et taper dans un ballon. On ne s’imagine pas qu’il y ait des gens bizarres sur les réseaux sociaux », indique-t-elle dans le documentaire. C’est pour cela que Jessica Thivenin à affirmer dans cette interview que la seule chose qui pourrait lui faire arrêter les réseaux sociaux, c’est uniquement s’ils disparaissaient. « Je ne pense pas que les enfants comprennent qu’ils sont suivis, ils sont trop petits ». Le plus important est de partager avec sa communauté.
Cette année, une loi visant à protéger les enfants proposée par le député Bruno Studer, a été votée par l’Assemblée Nationale. Elle vient compléter celle déjà existante, votée il y a quelques années, et visant à encadrer le travail des enfants influenceurs. Cet ajout concerne l’exploitation commerciale de l’image des plus jeunes sur les plateformes en ligne en faisant entrer le terme de « vie privée » de l’enfant dans la définition de l’autorité parentale du Code Civil. Le but est de tous les protéger.
Pour regarder « Enfants sous influence: surexposés au nom du like », c’est ici.