Influenceurs. Une récente étude menée par les agences Footsprint et 1000heads est sans appel. Le métier de créateur de contenu engendre une pollution numérique assez conséquente. Pour imager à quel point l’impact d’un tel métier peut avoir, les deux entreprises ont analysé le travail des influenceurs et ont imaginé un profil: Clara, influenceuse aux 3 millions d’abonnés sur YouTube, Instagram et TikTok. Sur une année, ses vidéos et ses images « ont généré plus de 1072 tonnes de carbone. C’est l’équivalent de 481 allers retours Paris-New York (soit 9 par semaine!) », précisent les auteurs de ce document.
L’objectif de ce travail n’est pas de pointer du doigt les créateurs de contenu, mais de leur faire prendre conscience de leur impact en terme de pollution numérique. L’idée est également de faire évoluer leurs comportements et de leur donner des pistes de réflexion pour réduire l’empreinte carbone de leur profession. Mais comment faire? Existe-t-il des gestes simples ou des pratiques à mettre en place pour faire baisser ce chiffre? La réponse est oui et les auteurs de cette étude en ont mis plusieurs en avant.
La longueur des vidéos, la taille du fichier… les conseils à savoir pour réduire son impact en tant qu’influenceur
Le contenu qui génère le plus d’émission de CO2 est évidemment la vidéo. Le rapport suggère donc aux influenceurs de réfléchir à leur production et de réduire à la fois les minutes postées en ligne et la taille du fichier envoyée sur les plateformes. L’intérêt est de maximiser son contenu en le réduisant et en permettant ainsi à sa communauté d’accéder à l’information qui lui plaît. Mieux pensées, ces vidéos ne peuvent qu’être bénéfiques pour tout le monde, même pour la planète. « Sur YouTube, par exemple, à vues égales, 7 minutes de contenu en moins par vidéo en moyenne (de 17 à 10 minutes) aurait diminué les émissions de Clara de 418 tonnes de CO₂. De même, en passant de 21 à 16 secondes sur TikTok, ce sont 5.2 tonnes qui auraient pu être évitées », indiquent les auteurs.
D’après les publications qu’ils ont eu pris le temps d’analyser, ils en ont tiré plusieurs enseignements sur la durée optimale d’un contenu. Sur YouTube, les vidéos qui fonctionnent le mieux durent entre 10 et 15 minutes, sur Instagram entre 5 et 10 secondes et sur TikTok, entre 16 et 20 secondes. « Ainsi, prendre en compte la durée des vidéos est un moyen efficace d’avoir un impact significatif non seulement sur la visibilité et la performance en créant des vidéos plus pertinentes pour l’audience cible mais également sur l’environnement en réduisant la quantité de données transférées par vue », concluent-ils.
La durée n’est pas la seule information à prendre en compte, il est également intéressant de se pencher sur le poids du fichier à mettre en ligne. « À titre de référence, il est estimé qu’une vidéo postée en 480p générera 80% d’émissions en moins qu’en 1080p. Même en 720p par rapport à 1080p, l’impact reste 50% moins élevé. En revanche, la visualisation en 4K multipliera par 4 la quantité de données transférées », est-il écrit dans l’étude.
Les utilisateurs et les influenceurs habitués à consommer de la vidéo peuvent également avoir un geste envers la planète lors de ce moment. Les auteurs les encouragent à ne pas visionner les images en trop haute définition. « Il est aujourd’hui estimé qu’une vidéo visionnée en 720p génère 50% d’émissions en moins qu’en 1080p, sans perte visible de qualité sur smartphone », confie aux Echos Start, Elisa Boivin, directrice générale de Footsprint. Regarder une vidéo sur un wifi est aussi une habitude à prendre, car cela génère 5 fois moins d’énergie que l’utilisation de la 4G.