Influenceurs. Le succès des créateurs de contenu n’est plus à démontrer. Voici un nouvel exemple. Il a suffi d’un post sur Instagram ou encore d’une vidéo sur YouTube, pour que le produit connaisse un soudain succès. Sauf que cette fois-ci en Espagne, il ne s’agissait pas de produits de beautés ou d’un nouvel outil tech mais de médicaments.
Il y a quelques mois, le Conseil général des associations de pharmaciens (CGCF) détecte des ventes disproportionnées sur des lingettes anti-acné. Il n’a pas fallu chercher bien loin pour comprendre pourquoi le produit rencontrait un tel succès. Des instagrameurs réunissant des centaines de milliers d’abonnés en avaient fait la promotion. On peut ainsi les voir sortir de leur sac le petit paquet et se l’appliquer sans donner aucune précaution à leur communauté.
Seuls problèmes: il s’agit d’un antibiotique vendu sous prescription médicale. Il est également interdit d’en faire la promotion auprès du grand public et son utilisation peut engendrer des soucis de santé.
Des contenus qui se comptent par dizaine
Dans le pays, c’est loin d’être une première. Une crème pour les infections, un médicament contre l’herpès ou encore un autre pour trouver le sommeil. Le pharmacien Guillermo Martín Melga liste depuis le mois de septembre sur Twitter toutes ces mises en avant interdites réalisées par les créateurs de contenu. « Je vais faire un thread rassemblant tous les influenceurs et blogueurs qui promeuvent la consommation de médicaments », écrit-il sur son compte.
Voy a hacer un hilo recopilando a todos los influenseres y blogueras que promocionen el consumo de medicamentos.
Se aceptan aportaciones:
— Guille Martín (@Farmaenfurecida) September 9, 2019
Depuis le 9 septembre, le professionnel de santé a répertorié plus d’une douzaine d’infractions. « Le problèmes c’est que les influenceurs n’acceptent pas les critiques des professionnels. Ils nous répondent en nous insultant ou en nous bloquant. On m’a même dit que je n’en avais aucune idée, qu’ils pouvaient parler de tout ce qu’ils voulaient ou que nous, les pharmaciens, sommes des mafieux », explique Guillermo Martín Melga a El Pais.
Après avoir eu vent de ce genre de pratique, le CGCF a signalé les contenus. YouTube a également été contacté pour retirer les vidéos. Fin décembre, la plateforme a donné son accord si elle reçoit les liens des vidéos à faire disparaître. En France, la publicité pour des médicaments est également encadrée. Il faut obtenir un visa de la part l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour pouvoir en réaliser une.
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