Instagram. Pour terminer l’année 2019, le réseau social a fait une annonce qui a secoué le monde de l’influence marketing. Instagram a ouvert une plateforme de mise en relation entre marque et influenceur. Pour le moment, elle n’est pas totalement opérationnelle. Mais cette nouvelle a soulevé de nombreux questionnements.
Est-ce que le monde de l’influence marketing et notamment les agences qui en ont fait leur coeur de métier vont être touchés? Vont-elles devoir revoir leur offre face à ce nouveau concurrent de taille? Ces entreprises sont nombreuses à s’être exprimées sur le sujet quelques jours après l’annonce d’Instagram. Et pour le moment, elles ne semblent pas pessimistes, loin de là.
Une nouvelle plus qu’attendue
Le premier a avoir donné son avis et répondu aux premières rumeurs est Quentin Bordage, fondateur et CEO de l’agence Kolsquare. Pour lui cette annonce n’a rien d’exceptionnel. « Dans un marché estimé à 20 milliards de dollars, où l’on dit qu’une agence est créée chaque jour, et où Instagram représente 40% des dépenses des marques, il est très logique que le groupe leader des réseaux sociaux se montre agressif », écrit-il. Selon lui, la création de cette plateforme était attendue. Si elle a fait autant de bruits, c’est bien parce qu’il s’agit d’Instagram, le réseau social où se déroule la majorité des campagnes de marketing d’influence. Pourtant, d’autres acteurs avant ont déjà lancé ou acheté de tels outils pour faciliter la mise en relation entre marques et influenceurs. Quentin Bordage prend l’exemple de Twitter qui a acheté Niche, de YouTube avec FameBit ou encore de Twitch et de Bounty Board. Ces derniers n’ont pour le moment pas fait d’ombre aux agences.
D’autres plateformes comme Influence4You ne voit pour le moment que très peu d’avantages à passer par ce nouvel outil outre l’accès aux datas. Dans un post de blog, Stéphane Bouillet, le cofondateur de l’agence, liste les différents inconvénients qu’il a pu décerner: les nano ou micro influenceurs ne peuvent pas être intégrés dans la base de créateurs de contenu du logiciel, l’inscription des marques se révèlent compliquée, aucune analyse des fake abonnés n’est pour le moment proposée, pas de conseils pour mettre en place une campagne de marketing d’influence et enfin, aucune ouverture avec les autres réseaux sociaux n’est proposée.
Des agences qui ont (encore) de beaux jours devant elles
Ces deux derniers points ont aussi été évoqués dans la tribune de Quentin Bordage et celle d’Inès Sivignon de l’agence des médias sociaux. Selon cette dernière, le lancement de la plateforme va permettre aux équipes de mieux se positionner sur le marché encore tout récent du marketing d’influence et faire ce qu’Instagram ne propose pas: conseiller les annonceurs. « Notre rôle de ‘producteur’ d’influenceurs semble prendre tout son sens ». Les agences ne semblent donc pour le moment pas destabiliser par ce nouveau concurrent qui n’est pour le moment pas opérationnel.
Stéphane Bouillet insiste quant à lui sur le côté humain de ce métier alors qu’Instagram met en avant les datas disponibles pour ses clients. « L’influence marketing est avant tout une histoire de créativité, de relations intimes entre les créateurs et les marques et pas seulement de données. C’est aussi une histoire d’optimisation de processus pour les marques pour être plus efficaces dans un métier qu’Instagram ne maîtrise pas encore car basé sur de l’humain. Sur ces 2 derniers points, la plateforme d’influence d’Instagram est très loin d’être au niveau », partage-t-il dans sa tribune.
La conclusion pourrait se résumer en cette phrase d’Inès Sivignon: « Les agences d’influence ont donc encore de beaux jours devant elles. Mais pour cela, elles doivent s’adapter à l’évolution du marché! »
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