Influenceurs. C’est une tendance depuis plusieurs années déjà. De nombreuses marques ont recours à des influenceurs virtuels. Ce sont des instagrameurs qui ont une communauté avec qui ils partagent leur passion pour la mode, la beauté ou encore les voyages. Mais ils ne sont pas comme tous les autres créateurs de contenu puisqu’ils ne sont pas réels. Leur apparence, leur histoire et leur goût ont été écrits et définis par une équipe marketing.
Malgré le fait qu’ils ne sont pas réels, les entreprises apprécient collaborer avec eux. Dernièrement, Lil Miquela, l’une des influenceuses virtuelles les plus suivies, a commencé à travailler avec la boutique en ligne « club 404 not found ». Si l’on peut se réjouir de voir le marketing d’influence se développer et être de plus en plus créatif, des organismes alertent sur les dangers de tels profils vis-à-vis des enfants.
Une frontière floue entre le réel et le virtuel
Internet Matters a décidé d’alerter sur ce nouveau phénomène des réseaux sociaux. Cet organisme a pour but de « permettre aux parents et aux personnes qui s’occupent de protéger les enfants dans le monde numérique ». D’après lui, les « influenceurs virtuels » permettent aux entreprises de « manipuler facilement » les jeunes et menacent de nuire à leur bien-être.
« L’influenceur virtuel donne aux marques et aux entreprises la possibilité de créer des messages qui mettent en avant des garçons et des filles parfaits qui peuvent s’adresser à un large public jeune d’un simple clic », a déclaré la psychologue Linda Papadopoulos, ambassadrice d’Internet Matters. « Cela permet aux entreprises de manipuler facilement les jeunes en utilisant directement leurs goûts pour créer les séries d’images les plus influentes. »
L’organisme a but non lucratif détaille aussi que ces créateurs de contenu jouent souvent avec la frontière entre le réel et le virtuel. Dans leurs légendes ou dans leurs stories, ils évoquent les musiques ou les films qu’ils regardent en ce moment. Ce sont généralement les mêmes que leur communauté. Ces personnages posent aussi régulièrement avec des personnalités bien réelles.
« Cet entre-deux peut être très difficile pour les enfants », poursuit Linda Papadopoulos. « Un enfant a besoin de modèles, mais ces modèles sont créés par des spécialistes du marketing. Ils ne sont pas réels et ne créent ne recherche rien d’autre que de l’attention. Ces influenceurs attirent les regards sur eux et pour quoi faire? Ils ne sont pas là pour éduquer ou responsabiliser leur audience. Ils sont là pour créer de l’engagement en partageant de la colère, de l’anxiété ou encore de l’effroi. » Car ces créations sont idéalisées en tout point. De leurs corps en passant par leurs tenues sans oublier leurs goûts, ils sont tous lisses et « parfaits ». Les influenceurs virtuels n’auraient donc pas la bonne influence sur les plus jeunes.
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