YouTube. Rien n’a vraiment existé. Au début de l’été 2018, un drôle de challenge circulait sur les réseaux sociaux et plus précisément sur WhatsApp. Un numéro anonyme dont la vignette était une femme déformée assez effrayante du nom de Momo, répondait aux sollicitations des utilisateurs par des informations très personnelles ou par des défis dangereux. Les messages allaient même jusqu’à pousser au suicide selon certains témoignages. Ce « jeu » a été surnommé le « Momo challenge ».
Des YouTubeurs se sont filmés en train d’envoyer des messages à la personne qui se cachait derrière ce numéro anonyme. De nombreuses vidéos ont été publiées sur YouTube montrant des créateurs de contenu étonnés devant leur message ou d’autres préventifs, conseillant à leur communauté de ne pas faire ce défi. Ces contenus ont pour la plupart dépassé les centaines de milliers de vues.
Sauf que… tout cela s’avère être faux faux comme le révèle un article de The Guardian publié le 28 février dernier. Plusieurs associations britanniques ont mis en garde les lecteurs du journal en précisant qu’il n’y avait « aucune preuve confirmée dans ce pays de suicide lié à Momo ». Certaines personnes interrogées vont mêmes jusqu’à parler de « mythe » et de « fake news ». Il y a encore quelques mois, la presse française relatait des suicides d’adolescent, comme en septembre dernier, pouvant être lié au challenge Momo. En réalité personne n’a pu prouver qu’il s’agissait bien de ce défi qui avait poussé à la mort de l’adolescent.
La naissance du Momo challenge
Mais comment cette légende urbaine a-t-elle pris forme? Selon les informations du Monde, le personnage de Momo a été créé lors de canulars téléphoniques partagés sur des groupes Facebook sud-américains. La « blague » a ensuite été diffusée par le YouTubeur vénézuélien DrossRotzank, qui réunit plus de 16 millions d’abonnés sur sa chaîne. Dans sa vidéo datant du 11 juillet 2018 (le contenu n’est plus accessible car il a été signalé par des utilisateurs), le vidéaste montre la photo de « Momo », qui s’avère être une sculpture, en expliquant qui est cette femme et ce qu’elle fait. Dans la barre de description, il précise que « la personne qui envoie les messages de WhatsApp a adopté l’image de la sculpture. »
Quelques jours plus tard, c’est la presse argentine qui s’en empare. Le 25 juillet 2018, un article traite du suicide d’une adolescente qui se serait filmée en train de parler avec la fameuse « Momo ». Sauf qu’il s’agit en réalité d’une agression sexuelle, ce que le journal révèle dans une autre édition. Mais la presse internationale s’est déjà saisie du dossier ce qui a permis à la « fake news » de se faire un chemin très facilement. En France après les journaux, ce sont les autorités qui ont voulu alerter. La gendarmerie du Pas-de-Calais a publié un avertissement sur sa page Facebook contre le challenge. Des députés aussi s’étaient emparés du dossier sollicitant le gouvernement.
Le député des Hauts-de-Seine Gabriel Attal vient de déposer une question écrite auprès de Gérard Collomb sur… le Momo Challenge pic.twitter.com/BzcNExF3Hj
— Elsa Trujillo (@Elsa_Trujillo_) 30 août 2018
La vérité est donc faite sur cette affaire. The Sun a même rencontré l’artiste ayant sculpté « Momo »: « Les enfants peuvent être rassurés, Momo est morte ; elle n’existe plus et le maléfice a été levé. »
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