Twitch. Comme pour toutes les plateformes, la monétisation sur Twitch reste un gros sujet. À la TwitchCon 2024 de Rotterdam, de nombreuses discussions sur le Creator Camp et dans d’autres conférences, ont été centrés sur cette thématique. Il était notamment question de mieux comprendre les données analytiques, pour savoir les attentes de sa communauté. Pour aller plus loin dans les discussions, nous avons échangé avec Mike Hinton, Chief Monetization Officer au sein de la plateforme. L’occasion de mieux comprendre la vision de Twitch à ce sujet.
Et les ambitions semblent grandes. « Nous essayons de faire en sorte que davantage de personnes soutiennent les streamers. Du côté des streamers, nous cherchons à augmenter leur part en apportant plus de revenus à partager avec eux, mais également faire en sorte que leur pourcentage soit plus important », indique Mike Hinton au site Les Gens d’Internet. Mais la problématique rencontrée est que Twitch est une plateforme internationale. Les options de monétisation les plus populaires dépendent beaucoup des utilisateurs et de leurs habitudes. Par exemple en France, Amazon est bien installé. C’est pourquoi les abonnements via cette option sont assez nombreux, ce qui n’est pas forcément le cas dans d’autres pays d’Europe.
Une monétisation différente chez les petits et les gros streamers Twitch
L’autre problématique concerne la taille de la communauté. Twitch offre un large panel d’options de monétisation, ce qui peut perdre de nombreux créateurs. Pourtant, pour Mike Hinton, il y a une logique. « Ce qu’il faut comprendre, avec toutes les options que nous développons, c’est qu’elles seront utiles au fur et à mesure de votre croissance. Si vous êtes un gros streamer, les publicités sont la meilleure option pour vous, comme la diffusion d’annonces vidéo ou encore les collaborations avec les marques. Si vous êtes un streamer débutant, les publicités ne sont pas le meilleur produit. Vous n’avez pas assez de spectateurs pour gagner de l’argent avec. Vous devez vous concentrer sur vos abonnements parce que c’est là que vous construisez votre communauté », confie-t-il.
Les plus gros créateurs sont donc encouragées à passer des partenariats avec des marques. C’est de cette manière que l’on peut voir naître des collaborations avec Alpine au GP Explorer ou d’autres marques dans des événements physiques. Aux États-Unis, un produit a d’ailleurs été développé pour rendre ces échanges plus faciles.
Lorsque l’on débute, l’objectif est avant tout de construire sa communauté. Pour la faire se sentir appartenir à un groupe, Mike Hinton conseille de se concentrer sur les abonnements via les emotes. « Créez vos emotes, entre 6 et 10, pour que les gens puissent parler dans le chat en les utilisant. »
Comment les outils de monétisation sur Twitch sont-ils pensés?
Pour coller au plus près des attentes des streamers, Twitch a créé des groupes d’ambassadeurs. Ils sont sollicités pour venir tester de nouveaux produits de monétisation, entre autres. « Les idées naissent des conversations que les chefs de produit ou moi avons directement avec les streamers. Ils ont tellement d’idées pour développer les produits sur Twitch. Pour échanger avec eux, nous avons des opportunités comme des panels et des tables rondes ou encore des rencontres informelles. Ils y partagent leurs idées avec nous. Ce ne sont pas toujours des actions faciles à mettre en place, mais c’est une sorte de point de départ », explique Mike Hinton.
Il y a également des questions qui reviennent assez régulièrement. Un moyen pour les équipes de comprendre ce qui peut poser problème. En ce moment, Mike Hinton fait face à trois grandes questions. « La première concerne le lancement récent de Power-Ups qui a suscité de nombreuses conversations avec les streamers. Certains n’appréciaient pas des aspects, d’autres si. Le prix des abonnements a fait l’objet d’une grande discussion cette année. J’ai parlé à un streamer allemand qui me disait qu’il pensait qu’en baissant le prix de ses abonnements, il en acquerrait davantage. J’ai répondu que c’était intéressant, car nos données ne le confirment pas. Ce que j’ai appris de lui, c’est qu’il a passé beaucoup de temps sur ses emotes et que beaucoup de gens s’abonnent à lui uniquement pour les obtenir. Le troisième point concerne les collaborations avec les marques. Nous avons un produit qui n’est disponible qu’aux États-Unis pour l’instant et beaucoup nous demandent quand il sera déployé ailleurs », conclut-il.
De nouvelles évolutions pourraient voir le jour pour coller au plus près, aux attentes des streamers.